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Véhicules blindés: Ottawa cherche à annuler son contrat avec l’Arabie saoudite

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld/La Presse canadienne

Le Canada cherche les moyens de ne pas honorer un important contrat de vente d’armes à l’Arabie saoudite, a annoncé dimanche le premier ministre canadien Justin Trudeau, critiqué par l’opposition et les défenseurs des droits de l’Homme.

M. Trudeau avait jusqu’à présent estimé qu’il était «extrêmement difficile» d’annuler ce contrat de 15G$ canadiens, signé par le précédent gouvernement conservateur, «sans devoir payer des pénalités exorbitantes».

«Nous avons hérité d’un contrat de 15G$ signé par Stephen Harper pour l’exportation de véhicules blindés légers en Arabie saoudite», a rappelé le dirigeant libéral lors d’une interview à la chaîne CTV. «Nous étudions les permis d’exportation pour voir s’il est possible de ne plus exporter ces véhicules vers l’Arabie Saoudite», a-t-il ajouté sans autre explication.

Les pénalités financières dépasseraient le milliard de dollars canadiens, avait-il indiqué fin octobre.

Cette commande, conclue en 2014, portait à l’origine sur 928 véhicules blindés légers, mais a été réduite à 742 en début d’année. Il s’agit de la plus importante vente d’armes canadiennes de l’histoire, qui doit être assurée par General Dynamics Land Systems.

Ottawa avait exprimé dès 2017 des inquiétudes quant à l’éventuelle utilisation de ces blindés légers dans des opérations de répression dans l’est de l’Arabie saoudite et au Yémen.

La chancelière allemande Angela Merkel a indiqué en octobre que son pays n’autoriserait pas en l’état d’exportations d’armes vers l’Arabie saoudite, compte tenu de l’incertitude autour des circonstances de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

«L’assassinat d’un journaliste est absolument inacceptable et c’est la raison pour laquelle le Canada exige depuis le début des réponses à ce sujet», a ajouté M. Trudeau dimanche.

Les relations entre le Canada et le royaume saoudien ont connu une crise ces derniers mois. Riyad avait annoncé en août l’expulsion de l’ambassadeur du Canada, rappelé le sien et gelé tout nouveau commerce ou investissement avec le Canada, après la dénonciation par Ottawa de l’arrestation de militants saoudiens des droits de l’Homme.

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