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Sa grand-mère décède sans ses proches dans un CHSLD

Carolyne Mailhot et sa grand-mère, Germaine Breton
Carolyne Mailhot et sa grand-mère, Germaine Breton Photo: Courtoisie

«Belle, douce, ricaneuse, amoureuse, vraie et tellement directe… On se souviendra de toi.» C’est loin des siens que Germaine Breton, 101 ans, s’est éteinte la fin de semaine passée dans un CHSLD. Sa petite-fille lance un cri du coeur alors que les demandes d’isolement se multiplient pour freiner la propagation de la COVID-19.

Carolyne Mailhot «comprend» les mesures mises en place par les gouvernements pour éviter la contagion. Elle accepte les décisions du CHSLD qui abritait sa grand-maman d’interdire les visites.

Mais savoir que sa grand-mère n’avait aucun proche dans son entourage à sa mort, le 15 mars, lui fait mal au coeur.

«C’est hyper difficile pour les personnes qui, dans des moments difficiles pour la santé, doivent se retrouver tous seuls», lance-t-elle en entrevue avec Métro.

«Il y a énormément de tristesse à ne pas avoir pu l’accompagner.» – Carolyne Mailhot

«Pincement au coeur»

Germaine Breton s’est éteinte le 15 mars au matin.

«On s’attendait à ce qu’elle nous quitte», convient Carolyne Mailhot, 30 ans. La veille, le gouvernement de François Legault avait ordonné l’interdiction des visites dans les centres de soins longue durée.

«Ma tante, qui était responsable de ma grand-mère, ne pouvait pas entrer. Ça nous a pincé au coeur de pas pouvoir être là pour elle», ajoute Mme Mailhot, comédienne et musicienne.

Celle-ci ne condamne pas les actions du CHSLD. «Mais ce qui est un peu ironique, c’est qu’ils nous ont laissé aller chercher ses choses une fois qu’elle était décédée», affirme-t-elle.

Plaidoyer

Carolyne Mailhot n’invite pas à défier les ordres du gouvernement. Elle maintient que les respecter s’avère une priorité. Les mesures actuelles n’en sont pas moins difficiles, constate-t-elle toutefois.

«Il y a des jeunes femmes qui accouchent pour la première fois et qui vivent ça toutes seules», ajoute-t-elle.

Selon l’artiste et professeure de musique, il existe des manières de faire son deuil malgré les mesures de confinement.

«Si jamais il y a des gens qui s’apprêtent à perdre des proches et qu’ils ne peuvent pas se rassembler, je leur souhaite de créer un petit endroit à eux, de se recueillir. Même s’ils ne peuvent pas sortir», affirme-t-elle.

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