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QS: les microbrasseries pourraient tomber «comme des mouches»

Manon Massé et Vincent Marissal de Québec solidaire demandent au gouvernement des mesures d’aide pour les microbrasseries.
Manon Massé et Vincent Marissal de Québec solidaire demandent au gouvernement des mesures d’aide pour les microbrasseries. Photo: Josie Desmarais/Métro

Craignant des fermetures de masse, des microbrasseries québécoises lancent un énième appel à l’aide au gouvernement du Québec. En choeur avec Québec solidaire (QS), elles exigent qu’il leur soit permis de livrer de la bière à la porte même des Québécois.

«La SAQ livre du vin par la poste, la SQDC livre du cannabis par des transporteurs privés, alors pourquoi les brasseurs artisans, eux, ne peuvent pas livrer leurs produits directement auprès des consommateurs», illustre Jérôme Catelli Denys, propriétaire d’un établissement montréalais, Le Cheval blanc.

Le microbrasseur s’en tire, mais difficilement, après un été «catastrophe». Il a vite compris qu’au rythme actuel, plusieurs de ses collègues plieront bagage dans «quatre, cinq mois».

Propriétaire de la brasserie artisanale de Sainte-Thérèse Le Saint-Graal, Pascal Fex estime avoir perdu 85% de ses revenus depuis le début de la deuxième vague.

Le passage en «zone rouge» de sa compagnie, début octobre, a de nouveau signifié un arrêt total des activités en salle. Comme d’autres microbrasseurs munis d’un permis artisanal, M. Fex n’a qu’une solution: vendre de la bière pour emporter.

Une fin d’année «funeste»

D’après le porte-parole en matière d’économie de QS, Vincent Marissal, l’époque où la bière de microbrasserie coulait à flots est menacée. Le mois de janvier pourrait être «funeste», ajoute-t-il.

«Là, il est vraiment minuit moins une. Si on veut éviter que nos microbrasseries tombent une à une comme des mouches, le gouvernement doit élargir leurs canaux de distribution afin de les aider à traverser la crise.» – Vincent Marissal, député de Rosemont

La solution repose dans un simple décret, qui permettrait par exemple de vendre de la bière de micro dans un dépanneur, une épicerie ou directement chez le consommateur, soutient l’élu solidaire.

«Ce gouvernement-là gouverne par décret depuis six ou sept mois. Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas faire une petite exception», lance M. Marissal.

Déjà cet été

C’est la deuxième fois depuis le début de la pandémie que le deuxième groupe d’opposition met de l’avant son projet de livraison de bières. Fin-juin, M. Marissal avait fait cette proposition pour aider les brasseurs à prendre leur élan au sortir de la première vague.

«Quatre mois plus tard, on n’a rien fait», déplore-t-il.

Selon la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, il faut des changements au cadre législatif pour permettre aux microbrasseries de devenir leurs propres distributrices.

Le projet de loi 61, abandonné depuis par la Coalition avenir Québec, avait prévu de permettre la livraison d’alcool à domicile par des tiers. Son remplaçant, le projet de loi 66, n’en dit rien.

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