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Une ben bonne année

Frédéric Bérard

Tergiversations entre jovialisme et réalisme casse-couille. Comment accueillir 2021, ce bébé-miracle ? Ok, enfin, 2020 est parti. Mais au profit de quoi ? Quelle nouvelle ère ? Parce au-delà de la symbolique, l’Humain se vautre actuellement dans un fumier similaire, sinon identique, à celui de la page précédente du calendrier. Quand on y pense, ces incantations à la sauce Harry Potter relèvent d’un fantastique enfantin : dewore, 2020 ! Année de ccul !On repart à neuf ! Euh…ok. Mais genre ?

Casse-couille, donc. Vous avais prévenus. Peut-être devrais-je aussi, à des fins d’hygiène mentale, gober le placebo. La vie est plus heureuse niaiseuse, non ? Échec. Reste toujours l’anesthésiant calvados. Sauf que le con, c’est-à-dire moi, est au régime sec. La raison ? Une épaisse : une commotion cérébrale provoquée par une chute l’étant encore plus (épaisse). Comme chantait Renaud : «J’arrête de boire promis, au moins toute une semaine, ce sera dur, mais tant pis». Bon, il charrie, le Mister Renard. Déjà 10 jours, et suis parfaitement parlable. Du moins selon Che et Lénine, mes deux meilleurs potes.

Que disais-je, déjà ? Pardon, la faute à la commotion. Ah oui. Que je vois mal ce qui vous fait conclure à la gestation d’une meilleure année en cours. Le vaccin ? Ouais, bof. Vous y tenez tant que ça, vous, à «reprendre une vie normale» ? Genre de vous crisser à 7 du mat dans les dédales de la course à obstacles de Cone-Orangeville? Les mots justes, encore une fois, de Bukowski : «Comment diable un homme peut-il se réjouir d’être réveillé à 6h30 du matin par une alarme, bondir hors de son lit, avaler sans plaisir une tartine, chier, pisser, se brosser les dents et les cheveux, se débattre dans le trafic pour trouver une place, où essentiellement il produit du fric pour quelqu’un d’autre, qui en plus lui demande d’être reconnaissant pour cette opportunité ?» La question est lancée. Pensée particulière, cela dit, aux gens souffrant de solitude. Les aînés, au premier chef. Mais sincèrement, alliez-vous les voir pour la peine, pré-pandémie? Pas le temps? Ce que je disais. Back to Bukowski.

Sinon, le principal responsable de nos déboires actuels serait, si l’on a bien saisi, le virus. Okidou. Mais on fait quoi, côté réchauffement climatique ? Le rapport ? Que si la tendance se maintient, la fonte des glaces dans l’hémisphère nord, soit notamment en Russie, au Canada et en Alaska, constitue une bombe à retardement : selon des découvertes récentes, une quantité incalculable de micro-organismes ainsi «libérés» poserait, à divers degrés, les jalons potentiels d’une nouvelle pandémie, pathogènes inconnus bientôt en vedette. La joie.

Pantagruéliques à la base, ces défis le sont encore davantage du fait de la diminution continue de notre quotient intellectuel collectif. Je déconne ? Aucunement. Si depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’au début des années 90, une augmentation de celui-ci, intitulé effet Flynn, se faisait valoir, cette tendance est depuis inversée dans la majorité des pays occidentaux. Suffit, pour s’en convaincre, de passer quelques minutes sur une quelconque page facebook d’anti-masques ou vaccins, de pro-Terre plate ou Trump. Souvent les mêmes pages, d’ailleurs.

Faque c’est ça. Bonne année grand nez.

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