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Luttes sociales, luttes féministes

Photo: archives métro

«En 2012, on a pris position contre la hausse des frais de scolarité. On a fait ça parce que le discours public ne tenait pas compte des enjeux propres aux femmes», affirme Viviane Namaste, professeure à l’Institut Simone de Beauvoir (ISdB) de l’Université Concordia.

«On s’est dit : “C’est une politique sociale, il y a des conséquences très importantes pour les femmes. Mais personne n’en parle.”»

L’ISdB – nommé en l’honneur de la célèbre écrivaine française – souffle ces jours-ci ses 35 bougies. Dans le bilan qu’il dresse de son existence, on trouve notamment l’importance des liens qu’il a tissés entre les enjeux féministes et les enjeux sociaux.

Pour la professeure, il s’agit là du rôle actuel et à venir du féminisme : percevoir quelles sont les implications pour les femmes de certaines politiques sociales qui ne les concernent pas spécifiquement de prime abord. Comme cela a été le cas pour la hausse des frais de scolarité, et comme peut l’être aussi la privatisation des soins de santé, selon Mme Namaste.

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Ce sont toutefois les questions de race et de sexualité qui feront l’objet d’une série de présentations qui auront lieu aujourd’hui, demain et vendredi dans le cadre d’un colloque anniversaire. Près de 80 invités du Québec et d’ailleurs se pencheront sur ces thèmes et sur leur enchevêtrement à la fois dans le contexte québécois et dans une perspective de comparaison.

L’ISdB cherche, de cette façon, à mettre en valeur son expertise dans ces deux domaines, eux aussi modelés dans un contexte social et historique.

«Souvent les gens ont tendance à penser que toutes les féministes sont contre la sexualité […], mais au contraire, précise Mme Namaste. C’est la même chose aussi au niveau des questions de race. Évidemment, ce sont des questions de souffrance et d’inégalité, mais ce sont aussi des belles histoires de gens qui s’organisent pour lutter contre l’injustice. Je pense que le rôle de l’Institut et de la conférence est de souligner ces dualités.»

Infos
Le colloque Repenser la race et la sexualité : Conversations, contestations et coalitions féministes se déroule à partir d’aujourd’hui et jusqu’à vendredi à l’Université Concordia. Les conférences d’ouverture et de clôture sont gratuites et ouvertes au public. Plus de détails au www.wsdb.concordia.ca.

  • Conférence d’ouverture : La guerre invisible : La masculinité militarisée, la culture du viol et la porno-torture, par Anne McClintock. Ce mercredi à 19 h.
  • Conférence de clôture : États de suspension : Les ré-visions diasporiques queer de la «bonne vie», par Gayatri Gopinath, vendredi à 11 h.

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