IRÉC: Imposer les plus riches plutôt qu'augmenter les tarifs
Pour remettre à flot les finances du Québec, il faut imposer les plus riches plutôt qu’augmenter les tarifs et privatiser les services, avance l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC). «Le problème n’en est pas un de dépenses, c’en est un de revenu, a déclaré hier le directeur général de l’IRÉC, Robert Laplante. Pour pallier ce problème, il faut revoir la fiscalité et augmenter la contribution des plus riches et des entreprises.»
Selon l’IRÉC, les quatre économistes chargés de proposer différents scénarios au ministre des Finances, Raymond Bachand, en vue de l’annonce du prochain exercice budgétaire, ont erré. Pierre Fortin, Robert Gagné, Luc Godbout et Claude Montmarquette ont suggéré au ministre d’augmenter les revenus d’un montant équivalent à la diminution de ses dépenses.
Ils croient aussi que hausser les taxes à la consommation et les tarifs permettrait de combler le déficit de Québec. «Le comité [consultatif sur l’économie et les finances publiques] fait des propositions strictement idéologiques, a fait savoir M. Laplante. Ces propositions sont contraires aux observations qui font à toute fin utile l’unanimité dans les milieux scientifiques.»
Une vision juste des finances
Dans un rapport intitulé Il faut voir les choses autrement, rendu public mardi, l’institut fondée par l’ex-premier ministre Jacques Parizeau déplore que les derniers exercices budgétaires aient été équilibrés et qu’aujourd’hui, les finances de la province soient plongées dans le rouge. Afin d’obtenir une vision plus juste de la situation, les finances publiques devraient être revues dans leur ensemble, estime l’IRÉC, en tenant compte à la fois du budget fédéral que de celui du Québec.
«Actuellement, on fait des débats en regardant un seul côté du tableau, explique Robert Laplante. Il faut comparer la pertinence de dépenser des milliards de dollars dans l’armement et le financement de la guerre versus des compressions avec les services de santé et les hausses des droits de scolarité.»