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Une carte postale

Hola, amigos du Métro,

Au moment où vous lirez cette carte, il y a bien des chances que je sois déjà revenu en ville. C’est habituellement dans cet ordre-là que les affaires se passent.

Ici, à Cancún, fait beau et chaud. Pas trop, juste assez. Au départ, mon aventure avait plutôt mal commencé. Dans l’avion, ça ne faisait pas une minute que j’avais pris place dans mon «fauteuil» de la section sardine/4 étoiles que la madame d’en avant s’enquérait à voix haute : «Ti-Coune, as-tu emmené (sic) une caisse d’Imodium? Je sens que le voyage va être long!» La dame avait raison, le voyage fut très long. On l’a senti…

Je sais, je sais, la dernière fois que je vous ai parlé d’une escapade en formule tout inclus, j’avais juré qu’à l’avenir, j’en serais plutôt tout exclu. Ben j’ai flanché, voilà. C’est tout moi, ça.

Farce à part, je suis plutôt emballé par mon voyage. D’ailleurs ici, tout est une question d’emballage. Un peu plus et on se croirait emballé dans un immense cadeau de Noël. Prenez la musique, s’il y a une chose qui nous enveloppe dans la vie, c’est ça. À la journée longue, partout, on entend Jingle Bells, White Christmas et autres Minuit, chrétiens. Mais dans un métissage inattendu de disco et de «salsa picante» propre aux hôtels mexicains j’imagine. Au bar, les serveurs portent des tuques de père Noël. Leurs visages, inondés de sueur, font luire les séries de lumières que l’on a entortillées autour des palmiers. L’effet est particulièrement saisissant.

Sur la plage, il y a plein de mariages. Ici, quand on n’a rien à faire, on se fait bronzer ou alors, on se marie en beaux habits. À chacun sa manière de tuer le temps. À chaque fois que je vois un mariage de plage, c’est plus fort que moi, j’ai envie de refaire mon gag de Cuba d’il y a quelques années. La fois où j’étais tout bonnement revenu à ma chaise longue avec un pina colada à la main en passant entre les mariés et le célébrant. Moi, je m’étais trouvé très drôle. Eux autres, j’ai comme eu l’impression que non…

Dans mon «resort», on peut se faire prendre en photo avec un singe sur la tête. ÇA, c’est supposé être drôle. En tout cas, quand ils font ça, les gens rient beaucoup. Ensuite, on leur envoie des factures. Moi, je préfère le mi-chemin entre l’exotique et le domestique. Ces derniers jours, sur mon chemin, j’ai croisé un lézard – que j’ai baptisé Rodrigue – et un iguane qui, lui, a davantage une face de Fernand. Fouillez-moi pourquoi je les ai appelés ainsi, ça m’est venu tout naturellement. Ah oui, j’allais l’oublier, j’ai aussi vu, de-mes-yeux-vu, un rat format «Monsieur». Du genre qui a terminé avec distinction ses études de philo au post-bac. Il détalait à toute allure hors des cuisines du buffet. Peut-être venait-il de perdre son emploi comme plongeur, je n’ai pas eu le temps de lui demander. Celui-là, on lui trouvera un nom une autre fois.

Ce soir, c’est le buffet tropical. On nous promet plein de plats typiques et un karaoké endiablé pour couronner le tout. Je vais leur demander s’ils ont Deux par deux rassemblés de Pierre Lapointe, me semble que ça “fitterait” bien avec la place et ses nombreux couples. On y attend plein de monde. Y a même Rodrigue et Fernand qui sont supposés traîner dans le coin du bar. Une occasion rêvée pour parfaire ma maîtrise de la langue reptilienne qui, je l’avoue bien humblement, demeure fort rudimentaire…

Hâte de vous retrouver,

Votre ami Sylvain
xx

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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