L’an 1 de l’ère Coderre

Déjà un an, à quelques jours près, que Denis Coderre fut élu à la mairie de Mont­réal. Presque une année à remettre une ville en pleine déroute sur ses rails. Un an à «découvrir» l’ampleur des vices, les visibles comme les cachés. Une année qui est passée à la vitesse de l’éclair. J’imagine que le temps va plus vite quand il n’y a pas un scandale qui nous pète au visage chaque jour.

Denis Coderre est un microgestionnaire, une race que l’on croyait à jamais disparue en politique municipale. Du pas vu depuis les années Drapeau. Un bout de rue est mal pavé, Coderre débarque. Archambault Musique installe des pic-pics hostiles aux sans-abri sur le bord de ses vitrines, le maire intervient dans l’heure. Je ne serais pas étonné que Monsieur Montréal soit au courant du prix des chaussettes portées par les policiers. Sinon, ça ne saurait tarder.

Oui, il fait bon d’avoir un conducteur dans l’autobus. «There’s a new sheriff in town», que déclarait lui-même le principal intéressé quelques mois à peine après son arrivée. Arrogance? Sûrement un peu. Mais arrogance bien placée si l’on peut dire. Parlons plutôt d’une confiance renouvelée. Tant d’assurance peut parfois faire peur. Demandez-le aux employés municipaux qui craignent pour leurs régimes de retraite.

La lune de miel entre les Montréalais et Denis Coderre n’est pas sur le point de s’achever. Regardez-le bien aller avec les fêtes du 375e de Montréal. Vous gagez combien que Labeaume et son 400e vont tomber deuxièmes dans le concours de sparages? Si c’est ça le prix à payer pour que Montréal jouisse de la même impulsion qui a relancé Québec depuis 2008, no problemo, on sera capables d’en prendre.

En dehors du show (ça, c’est le côté sucré de la job), il lui faudra bien sûr aussi se taper le sale boulot. Continuer à réparer les rues et les infrastructures qui sont dans un état pire que lamentable. Freiner – et de toute urgence – le déclin de l’activité commerciale, tant sur les grandes artères que dans les petits quartiers. Et adopter des mesures c-o-n-c-r-è-t-e-s pour aider ceux qui ont déjà pignon sur rue et les nouveaux entrepreneurs qui veulent se lancer en affaires. À cet égard, la crise est majeure et sans précédent.

Avec la réfection des ponts et autres échangeurs routiers, il faudra impérativement améliorer l’offre du transport en commun qui, au cours des prochaines années, ne sera plus une option, mais qui deviendra une obligation. Et trouver une solution à l’équation qui impliquera autant la ville centre que les banlieues. Pour cela, ça va prendre un leader fort.

Dans la description de tâches non écrite du maire de Montréal, cette condition est sine qua non. Être un leader. On en avait perdu l’habitude au cours du règne de ce bon Gérald-le-timoré et de ses petits amis souillés.

Si la première année de l’ère Denis Coderre s’est somme toute fort bien passée, c’est dans la suite des choses que les points vont commencer à compter pour vrai.

Bonne fête, Monsieur le Maire. L’avenir de cette ville repose entre vos mains.

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Bref retour sur le gala de l’Adisq: Louis-José Houde fut – fidèle à son habitude – excellent, André Sauvé délirant, Michel Louvain touché et touchant, les performances musicales impressionnantes, et l’omniprésence de nouveaux visages plus que rassurante. Le remerciement de la soirée: celui de Patrice Michaud. Quant aux anti-remerciements de Klô Pelgag (et d’Alex Nevsky tant qu’à y être…), ils viennent un peu-beaucoup désamorcer l’effet d’entraînement que peut avoir un prix. Dommage. Morale de l’histoire : n’essayez pas d’imposer vos personnages avec une intervention de deux minutes, ça ne marche jamais…

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On souhaite la bienvenue à Luc Ferrandez, nommé hier chef intérimaire de Projet Montréal. Hâte de voir les flammèches à l’hôtel de ville. Et aussi, hâte de le voir assister à une séance du conseil municipal tout court…
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.