MusiquePlus : la triste téléréalité
Encore 23 jobs de coupées chez MusiquePlus. Ou, si vous préférez une image un peu plus littéraire: suite et fin d’une mort annoncée qui n’en finissait plus de s’éterniser. Dans le communiqué, on nous annonce «la mise sur pied d’un nouveau modèle d’affaires» par les propriétaires de la boîte, qui s’en remettront dorénavant uniquement aux producteurs privés pour remplir ce qui lui reste de mandat. Me semble…
On aura beau arguer que ces 23 travailleurs de la télé nouvellement remis à la flotte dans le pool des agents libres seront désormais libres d’offrir leurs services au reste de l’industrie, tout le monde sait fort bien qu’il n’en sera rien. La réalité, elle, ne nous trompe jamais. Et dans ce cas-ci comme dans tous les autres cas d’espèce semblables, c’est d’une infinie tristesse. Ne comptez pas sur moi pour blâmer uniquement l’administration actuelle pour la mise à mort de la chaîne, ça fait des lunes – même des années – que la dérape est amorcée.
S’il fut historiquement de bon ton de planter ceux et celles qui s’enfargeaient devant les caméras, vous auriez dû voir la légion de gorlots qui se sont succédé à des postes clés au sein de la boîte. Non, tous ne l’étaient pas, mais ils furent nombreux. Très nombreux. Des pseudo-cadres au talent inversement proportionnel à leur prétention qui passaient nettement plus de temps à écumer ce qui se faisait de pire ailleurs afin de remplir leur grille de programmation plutôt que de travailler à développer des projets initiés par des artistes/créateurs d’ici. Les résultats, on les connaît: plus souvent qu’autrement, on nous a offert de la sous-schnoutte gênante avec des téléréalités épaisses. Rien à voir avec le contexte changeant et les nouvelles tendances de l’industrie. Que je sache, l’intelligence et l’originalité ne sont pas encore démodées.
Suffisait de donner à notre monde un espace et un minimum de moyens afin de se faire valoir avec de meilleures idées. On ne l’a pas fait. Il est là, le gâchis.
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Question : est-il possible que, malgré la défaite, un athlète puisse grandir dans notre estime? Je sais maintenant que oui. Samedi soir, Jean Pascal a été battu de façon nette et sans équivoque par Sergey Kovalev, un marteau-piqueur à deux mains. Après un début de combat plus qu’inquiétant, y’aura fallu que Pascal soit courageux et pas à peu près pour en prendre autant jusqu’au huitième round. Respect.
Cela dit, après avoir lu certains commentaires franchement dégueulasses à propos de l’athlète québécois sur les réseaux sociaux après le combat, je me demande ce qui est le pire à encaisser : la rafale de taloches d’un champion russe ou la méchanceté des langues sales qui sévissent impunément en tweetant des horreurs qui font lever le cœur. Ce monde-là est dégoûtant. Désolé, il n’y a pas d’autre mot.
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Un immense bravo à l’équipe du gala des Jutra. Et un bravo de niveau 10 à celui ou celle qui a eu le flash de conclure l’émouvant hommage rendu à André Melançon avec un combat de balles de neige dans la salle. C’était génial.