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Déversement à Vancouver: bisbille sur la réaction

VANCOUVER – Tout dépendant de qui la commentait, la réaction de Vancouver au déversement d’hydrocarbures, survenu il y a quelques jours au port de Vancouver, était soit un exemple d’efficacité et de bonne coordination, soit un événement chaotique empreint de manque de communication.

Jody Thomas, commissaire de la Garde côtière, soutient que la gestion du déversement a été «excellente», alors que la directrice des opérations de la ville, Penny Ballem, ne s’est pas retenue de la questionner dans un rapport présenté au conseil municipal.

Mme Ballem s’est dite frustrée du peu d’information qui ont filtré dans les heures suivant l’incident, qui a vu au moins 2700 litres de combustible se déverser dans la baie des Anglais la semaine dernière.

Le navire MV Marathassa effectuait sa première traversée pour récupérer des céréales à Vancouver, mercredi lorsque le carburant a commencé à couler. Le 911 a été contacté à 17 h mais la Ville n’a pas été mise au courant avant 5 h le matin suivant.

Dans une conférence de presse, Judy Thomas a défendu la réaction de la Garde côtière et contredit la ministre provinciale de l’Environnement, Mary Polak, qui l’avait critiquée de ne pas avoir immédiatement pris la responsabilité du contrôle de l’incident.

«Elle est dans l’erreur, a affirmé Mme Thomas. La Garde côtière a pris les commandes immédiatement dès mercredi soir.»

Mme Thomas assure que la Garde côtière canadienne a reçu la confirmation du port de Vancouver qu’il y avait un lustre sur la baie à 17 h 38, et qu’une évaluation a été faite dans l’heure qui a suivi. À 18 h, l’agence a alerté la corporation de la sécurité marine de l’ouest canadien, une compagnie responsable du nettoyage gérée par l’industrie. La corporation a activé le protocole à 20 h et est arrivée sur les lieux à 21 h 25.

Mme Ballem a affirmé que la Ville devait d’abord s’informer sur les standards internationaux avant de juger de la vitesse de la réaction. Elle s’est toutefois dite très inquiète du délai avant que la population ne soit au courant. Il a notamment fallu 48 heures avant que la substance déversée soit identifiée.

Le rapport de Mme Ballen contredit également la Garde côtière sur le moment auquel le barrage flottant a été installé sur la baie. La Ville soutient qu’il a été établi à 5 h 53 jeudi matin, alors que la Garde affirmait qu’il était en place depuis minuit.

Bien que Mme Thomas a soutenu que 90 pour cent du déversement avait été nettoyé, le rapport de Mme Ballem indique que la Ville n’a aucun moyen de vérifier ce chiffre. «Ce que je comprends des experts, c’est qu’il serait extraordinaire de récupérer 80 pour cent d’un déversement comme celui-ci.»

Mme Ballem craint aussi que les 2700 litres estimés par la Garde côtière pourraient augmenter à 5000.

Le propriétaire du navire sera poursuivi pour assumer les coûts du nettoyage. Il a déjà retenu les services de la firme internationale Polaris pour mener l’évaluation environnementale.

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