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Un haut gradé accusé d'agression sexuelle

Lt.-Col. Mason Stalker commands his troops at the 1 PPCLI Change of Command Parade in Edmonton, Aug.14, 2014. Stalker faces serious, sex-related charges involving allegations that stem from the mentoring of military cadets. THE CANADIAN PRESS/HO-Department of National Defence/ Master Cpl. Tina Gillies Photo: THE CANADIAN PRESS

OTTAWA – Le commandant de l’un des plus célèbres bataillons d’infanterie du pays fait face à de sérieuses accusations d’agression sexuelle qui découlent de son travail de mentorat auprès de cadets. Et les révélations surviennent moins d’une semaine après que le nouveau chef de la défense eut promis d’éradiquer l’inconduite sexuelle dans l’armée.

Le Service national des enquêtes des Forces canadiennes affirme que le lieutenant-colonel Mason Stalker a été accusé de 10 infractions criminelles incluant agression sexuelle, exploitation sexuelle et abus de confiance.

Le service d’enquête souligne que les accusations sont liées à une série d’événements qui se sont supposément produits à Edmonton entre 1998 et 2007.

«Ce sont des accusations graves en vertu du Code criminel du Canada», a dit le commandant du service, le lieutenant-colonel Francis Bolduc, dans une déclaration.

«Peu importe le rang d’un membre et son rôle dans l’armée, le Service national des enquêtes des Forces canadiennes travaille avec diligence et de façon indépendante de la chaîne de commandement des forces armées pour protéger les individus de ceux qui enfreignent les lois».

Le général Jonathan Vance, le chef d’état-major de la Défense, a indiqué que Mason Stalker avait été suspendu de son commandement jusqu’à ce que le processus judiciaire soit achevé.

«On m’a informé des accusations concernant le lieutenant-colonel Mason Stalker», a dit, mardi soir, par communiqué, le chef d’état-major.

«Comme le Service national des enquêtes des Forces canadiennes l’a indiqué, il s’agit d’accusations sérieuses en vertu du Code criminel du Canada. Cependant, je ne peux pas formuler de commentaires à propos de ce cas particulier, étant donné que tous les Canadiens ont le droit de bénéficier de l’application régulière de la loi», a-t-il ajouté.

La semaine dernière, le général Jonathan Vance a dévoilé les changements qu’il entendait apporter à la manière avec laquelle seront traitées les plaintes d’inconduite sexuelle.

Dans une lettre envoyée à tous les membres des forces canadiennes, M. Vance a assimilé l’approche à une opération militaire formelle, l’appelant «Opération Honneur».

«Je déplore le fait qu’il existe dans nos rangs des personnes qui intimident, dégradent ou en agressent d’autres, surtout un autre membre des forces armées ou un membre de l’équipe de la défense», a écrit M. Vance dans sa lettre du 23 juillet.

Ces propos sont venus après que l’ex-juge de la Cour suprême du Canada, Marie Deschamps, eut émis un rapport qui fait ressortir qu’il existait une inconduite sexuelle «endémique» dans l’armée, qui était de surcroît tolérée par les hauts gradés.

Mason Stalker, âgé de 40 ans, est le commandant du 1er bataillon du régiment d’infanterie légère Princess Patricia, basé à Edmonton.

Il a été accusé de trois chefs d’agression sexuelle, quatre d’exploitation sexuelle et un chef chacun d’interférence sexuelle, d’incitation à des contacts sexuels et d’abus de confiance par un fonctionnaire public.

Il a comparu devant un juge d’Edmonton mardi et a été relâché avec une caution de 2500 $ et doit respecter plusieurs conditions qui incluent de se tenir loin des endroits où des enfants se rassemblent, de n’avoir aucun contact avec des cadets de moins de 18 ans et de remettre son passeport.

Il doit revenir en Cour le 20 août.

La capitaine Joanna Labonte, une porte-parole de la police militaire, a indiqué qu’un homme — un ancien cadet — avait déposé une plainte en avril.

Dans un courriel, un porte-parole du ministre de la Défense Jason Kenney a qualifié ces allégations contre Mason Stalker de «très choquantes».

Tous ceux qui détiennent de l’information à ce sujet peuvent contacter la ligne de dénonciation de la région de l’ouest du Service national des enquêtes des Forces canadiennes au 1-877-233-6066.

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