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Parcs Canada se retire du projet de monument Mère Canada à Cap-Breton

Route côtière dans les collines à Cap-Breton Photo: Getty Images/iStockphoto

Parcs Canada a annoncé que le controversé monument Mère Canada ne serait pas érigé sur son territoire au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton.

Dans un communiqué, Parcs Canada précise que trop d’éléments clés demeurent en suspens pour que le projet puisse être réalisé à la date prévue, soit le 1er juillet 2017.

Ces éléments incluent les fonds disponibles, l’entente sur la structuration du financement pour la construction et l’entretien, ainsi que le plan de conception définitif.

Par conséquent, l’organisme gouvernemental a choisi de se retirer du projet.

Le directeur général de Parcs Canada, Daniel Watson, a déclaré par communiqué que l’agence ne travaillerait plus à la réalisation du mémorial, mais qu’elle reconnaissait le bien-fondé des efforts déployés par la Fondation du mémorial national N’oublions jamais pour honorer les Canadiens qui ont sacrifié leur vie pour leur pays.

Meg Stokes, de la fondation, a affirmé que le groupe était déçu et sous le choc. Mme Stokes a suggéré que la statue, qui avait l’appui de l’ancien gouvernement conservateur, était devenue un enjeu politique.

“Nous sommes dévastés que notre projet soit devenu une victime de la politique et profondément attristés que tant de gens au Cap Breton… aient été traités de façon scandaleuse par Parcs Canada”, a-t-elle affirmé.

“C’est décevant pour les anciens combattants de partout au pays et pour les membres actuels des Forces armées canadiennes qui appuient le projet”, a-t-elle ajouté.

Le projet de statue de 24 mètres représente une femme, les bras tendus vers l’Europe et le monument de Vimy, en France, censée accueillir les soldats qui ne sont jamais rentrés à la maison après un conflit à l’étranger. Elle a été créée par l’homme d’affaires torontois Tony Trigiano, qui a été frappé par le nombre de jeunes Canadiens enterrés dans un cimetière européen qu’il a visité.

Le mémorial a obtenu de nombreux appuis, notamment d’un ancien premier ministre, de poids lourds du monde des affaires, de journalistes réputés et du président des Flames de Calgary.

L’ambitieux projet a cependant aussi reçu son lot de critiques. Plusieurs ont jugé qu’il n’avait pas sa place dans un parc national et qu’il souillait la mémoire des soldats morts à la guerre, qui ont déjà droit à des monuments dans des centaines de lieux moins audacieux.

Sean Howard, porte-parole des Amis de l’anse Green, a expliqué que le projet aurait détruit le littoral et transformé l’anse Green en “anse béton”.

“Nous applaudissons Parcs Canada pour en être venu à la décision qui nous semble la plus intelligente et sensée. Ce n’était pas du développement responsable”, a-t-il déclaré en entrevue téléphonique.

En acceptant le projet, selon M. Howard, Parcs Canada serait allée à l’encontre de son propre mandat de préserver l’intégrité écologique et culturelle de ses terres et de ses côtes.

L’ancien ministre conservateur Tony Clement s’est dit déçu que l’agence se retire. “Peu importe ce qu’on pense du projet lui-même, tout (projet) qui peut rappeler notre sacrifice en Europe dans une période sombre devrait être poursuivi”, a-t-il soutenu.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de parcs nationaux, Wayne Stretski, s’est réjoui de la décision de Parcs Canada, ajoutant que cette “monstruosité” n’aurait jamais même dû être considérée.

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