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Un autre candidat au leadership conservateur

OTTAWA – Le nouveau candidat déclaré à la direction du Parti conservateur, Michael Chong, ne craint pas que son opposition à la reconnaissance de la nation québécoise ne nuise à ses chances dans la course.

Le député ontarien, nommé ministre des Affaires intergouvernementales en 2006 dans le premier cabinet de Stephen Harper, était demeuré en poste quelques mois seulement, préférant abandonner sa limousine plutôt que d’appuyer une motion visant à reconnaître le Québec comme une nation.

Précisant que sa position sur cette question n’a pas évolué, le député Chong croit que celle-ci ne le désavantagera «absolument pas» dans sa tentative d’être élu chef — et il fait valoir qu’un autre député qui s’était opposé à la motion a plutôt bien fait récemment.

«Ma position sur cette motion, c’est la même position que Justin Trudeau a eue en 2006, et dans la dernière élection, cela n’a pas été un problème pour lui», a-t-il offert.

Michael Chong venait d’annoncer qu’il serait sur les blocs de départ pour la course à la direction du Parti conservateur lors d’une conférence de presse à laquelle sa femme et ses trois enfants ont assisté, lundi matin, à Ottawa.

Il dit avoir l’intention de ramener dans le giron conservateur les nouveaux arrivants qui ont déserté le parti à l’issue d’une campagne électorale marquée par le débat sur le port du niqab et par la proposition de mettre sur pied une ligne de dénonciation des «pratiques culturelles barbares».

Le député espère par ailleurs convaincre les conservateurs que la tarification du carbone est une réalité que l’on ne peut plus ignorer.

«On a besoin de changer notre position et reconnaître que le prix du carbone est déjà arrivé au Canada», a tranché M. Chong.

Depuis des années, les députés conservateurs vilipendent la «taxe carbone», l’utilisant régulièrement comme une ligne d’attaque en Chambre pour dénigrer les velléités environnementales des partis adverses.

Lorsqu’on lui a demandé s’il s’attendait à une résistance face au virage qu’il propose, Michael Chong a répondu que non, se revendiquant de l’héritage du premier ministre «le plus vert de l’histoire du Canada», Brian Mulroney.

«Je suis dans la tradition de l’environnement de M. Mulroney. Je pense qu’on a une tradition fière dans notre parti sur des enjeux environnementaux», a-t-il soutenu.

La tarification du carbone est par ailleurs l’un des moyens pour en arriver à une autre fin: faire un grand ménage dans le régime fiscal au pays et baisser les impôts — tant ceux des particuliers que ceux des entreprises —, comme le préconise le nouveau candidat à la direction.

«Comme conservateur, je crois vraiment qu’on a besoin d’utiliser ces revenus pour réduire les taxes, pour réduire les impôts pour tous les Canadiens», a-t-il expliqué.

Sur cette question, il y a divergence d’opinion entre Michael Chong et l’un de ses rivaux déclarés, le Beauceron Maxime Bernier.

«Au moment où on se parle, quasiment l’ensemble des provinces taxent le carbone d’une façon ou d’une autre, et je ne pense pas que ce soit le rôle du gouvernement fédéral de rajouter une taxe encore là-dessus», a soutenu l’élu québécois en mêlée de presse au parlement.

S’il ne va pas jusqu’à dire que la position de son adversaire sur la reconnaissance de la nation québécoise pourrait lui coûter des points, le député beauceron est cependant d’avis que M. Chong «va devoir parler» du vote qu’il a enregistré aux Communes en 2006.

«Moi, j’appuie que le Québec forme une nation, et j’ai voté pour ça, comme vous le savez. Michael s’est opposé pour des questions de principe. Ça va être à lui de répondre à ces questions-là lorsqu’il ira au Québec», a indiqué M. Bernier.

Les conservateurs doivent élire leur prochain chef en mai 2017. Jusqu’à présent, en plus de Maxime Bernier, l’Ontarienne Kellie Leitch a officiellement plongé.

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