Ma maison bien-aimée, une triste expérience en surface
Normalement, je n’aime pas être destructeur dans mes critiques d’une production québécoise. Pourquoi? Parce que notre industrie est relativement petite, tissée serrée et je ne souhaite pas de malheur à personne, surtout pas des artisans honnêtes de notre télévision.
Mais parfois, mon incompréhension est telle que la critique est forcément acide. C’est le cas avec Ma maison bien-aimée, la production de Casa présentement relayée sur TVA durant l’été.
J’avais déjà visionné auparavant, mais avec très peu d’attention. Les rediffusions estivales m’ont permis de me familiariser avec l’émission, à mon grand malheur.
À la base, le concept n’est pas dérangeant outre mesure. Quatre participants s’inscrivent pour montrer leur maison, ils se donnent des notes entre eux et c’est une itération du classique «au plus fort la poche», mais avec des maisons. Rien de dérangeant, mais rien de particulièrement enchantant non plus.
Ceci dit, c’est dans le ton que tout me dérange. André Robitaille à la narration est agréable, avec une bonne dose d’humour. Sauf que trop souvent, le texte mise fort sur les clichés et oppose les participants entre eux sur des bases strictement superficielles.
C’est très agaçant.
Aussi, dans les promos de l’émission, on parle des concurrents avec une caractéristique singulière. Pierre l’écolo, Jade l’artiste, Yves l’amant de la nature, etc. Dans l’intonation et l’exécution, c’est très réducteur et on tombe rapidement dans le piège du dîner de con.
Le format de l’émission avec les quatre participants dans la même heure ne lui rend pas service. Contrairement à Un souper presque parfait qui peut se permettre de prendre son temps sur une semaine, Ma maison bien-aimée précipite tout et on ne peut pas aller au-delà des clichés. L’écolo restera un écolo et on soulignera les éléments «grano» de sa décoration … et rien de plus.
Ma maison bien-aimée est une expérience en surface qui se visionne par curiosité morbide plus que par réel intérêt, c’est quand même dommage. Et les participants ouvrent leurs portes pour un maigre 1000$, c’est quand même pas cher payé pour courir le risque d’une petite risée sur le petit écran.
Il y a des productions que je ne comprendrais jamais – Ma maison bien-aimée en est une, malheureusement.