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Le Boss Imposs

Photo: Yves Provencher/Métro

Beaucoup l’ont connu hyper engagé et dénonciateur avec Muzion. Mais sur son dernier disque solo, sorti juste à temps pour les Francos, Imposs, dit The Boss, mêle les styles et se fait plus personnel. Chic.

Content de venir présenter PeaceTolet aux Francos avec 1995 en première partie?
Vraiment content! C’est la première fois que je fais un show en salle, solo, aux Francos. 1995, je ne les connaissais pas vraiment avant qu’on annonce notre spectacle, mais ils sont très bons! C’est l’essence du hip-hop!

Sur PeaceTolet, vous semblez vous être ouvert à plein d’univers que vous avez ensuite gracieusement mariés à votre univers à vous…
Oui. Avec ce disque, je voulais montrer [qu’en tant que rappeur], on peut partager avec les autres cultures, mais que le fil conducteur reste le hip-hop. Je trouve que, trop souvent, dans notre milieu, les artistes ont tendance à dire : «On est mis de côté, on n’a pas vraiment de place», ce qui est vrai, mais tout le monde a sa part de blâme à assumer là-dedans. Selon moi, il faut que les rappeurs soient ouverts d’esprit, qu’ils partagent leur culture avec les autres; sinon, on serait tous enfermés dans des ghettos aux États-Unis! (Rires)

Sur la pièce Deuxième souffle, vous dites avoir donné un second souffle au rap. Vrai?
Oui! (Rires) Quand on a commencé, on fonctionnait avec des cassettes! T’amenais ton démo à la radio communautaire pour voir si quelqu’un voudrait bien le jouer! Maintenant, tout se passe sur les réseaux sociaux. Je sens qu’en tant que vétéran, j’ai une certaine responsabilité là-dedans. Sans prétention.

Sur Le même tralala, vous parlez de votre mère qui se bat contre le cancer, et du décalage entre l’homme que les gens pensent que vous êtes et l’homme que vous êtes vraiment….    
Avec Muzion, on était un groupe conceptuel, engagé. On donnait notre opinion, on dénonçait, on revendiquait. C’est donc très différent pour moi d’avoir la chance d’être seul et de m’ouvrir sur une chanson. Je voulais faire un disque pour que les gens apprennent à me connaître. Je pense que ce n’est que maintenant que les gens apprennent à voir c’est qui l’homme derrière l’artiste. C’est pour ça que j’ai partagé des trucs hyper personnels, comme l’histoire de mes grands-parents qui ont vécu sous le régime Duvalier.

Vous rappez d’ailleurs «Tu ne peux pas mettre la hache à mon arbre généalogique».
C’est vrai. Parfois les gens oublient d’où je viens. Pourtant, j’ai des racines qui me permettent de parler de certains thèmes, de mon vécu. Ça, on ne peut pas me le retirer. Ça fait partie de mon arbre généalogique.

Sur le morceau Donne-moi une chance, vous chantez tous ces artistes québécois qui accaparent l’espace médiatique, mais vous leur rendez un certain hommage en disant : «Je ne les hais pas, je suis content pour eux, mais il faudrait peut-être laisser la place à d’autres.»
Je suis content que tu dises ça, parce que je ne veux pas que les gens le prennent mal! Ce sont des artistes que je croise, que j’écoute, mais je voulais dépeindre une réalité qui est bien réelle. Au Québec, il y a une industrie du disque qui est dirigée à huis clos. Ce n’est plus un secret, il y a plein de reportages qui sortent là-dessus. C’est correct, je n’en veux à personne! Mais il faut comprendre que le rappeur d’une ville est souvent son guide touristique. C’est lui qui, dans ses chansons, va parler de ce qui est attrayant dans sa ville, de ce qui s’y passe. Et je pense qu’il est temps qu’on comprenne ça au Québec et qu’on laisse une place à cette culture qui est une de nos plus grandes richesses!

Imposs
Au Club Soda vendredi à 19 h

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