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Les amours assumées de Nola

She's Gotta Have It Photo: David Lee/Netflix

Intelligente, sensuelle, sexuelle, charismatique et féministe : l’héroïne de la série de Netflix She’s Gotta Have It (Nola Darling n’en fait qu’à sa tête) tombe à point pour terminer 2017, année où de nombreuses femmes sont sorties de leur mutisme pour dénoncer les inconduites sexuelles qu’elles ont subies.

cDans l’adaptation au petit écran du film de Spike Lee de 1986, Nola tente de concilier ses rendez-vous galants avec ses trois prétendants – Mars le jeune original, Jamie le professionnel sérieux et Greer le photographe tombeur – et sa prometteuse carrière d’artiste. «Sa carrière a vraiment été mise de l’avant [dans la version de Netflix] parce que c’était important de se questionner sur ce qui lui apporte vraiment une satisfaction dans la vie. Quel est le «it» de «She’s Gotta Have It?» explique DeWanda Wise, qui incarne l’envoûtante Nola.

Dans la nouvelle mouture, la protagoniste a de grandes amitiés féminines, qu’elle prend plus au sérieux que ses relations avec ses amants. Si dans le long métrage de 1986, Nola est clairement féministe, dans la série de 10 épisodes, elle l’exprime haut et fort. Quand ses prétendants font des remarques sexistes ou misogynes, elle ne se gêne pas pour les remettre à leur place. Ou, après s’être fait agresser sexuellement, elle lance une campagne de sensibilisation en placardant les rues de ses œuvres d’art, ce qui constitue une allusion à la campagne du même style intitulée Stop Telling Women to Smile (Arrêtez de dire aux femmes de sourire) de l’artiste brooklynoise Tatyana Fazlalizadeh. Métro s’est entretenu avec DeWanda Wise.

Les personnages de Greer, de Mars et de Jamie sont-ils plus sensibles aux enjeux féministes que dans la version originale? Parce que, dans l’épisode 3, par exemple, où Nola porte la même petite robe noire sexy à ses trois rendez-vous, ses trois soupirants commentent sa tenue de façon sexiste.
[Rires] Il n’y a rien de pire qu’un trou de cul qui essaie de se faire passer pour un gentilhomme. Ils lui suggèrent, tour à tour, qu’elle n’est pas assez classe pour être vue en public vêtue de la sorte, qu’ils ne pourront pas la protéger accoutrée de la sorte et que, s’ils la trouvent sexy à ce moment-là, elle doit aussi se sentir désirable au même moment. On explore l’idée qu’il y a des hommes qui, de prime abord, n’ont pas l’air d’être des enfoirés, mais qui font ici et là des commentaires sexistes ou misogynes. Les choses ont évolué, mais il reste encore beaucoup de travail à faire en ce qui a trait au sentiment de possession des hommes envers les femmes.

«L’an dernier, j’ai joué dans trois séries. Dans le premier projet, je jouais un personnage nommé Shameeka, 34 ans. Dans le second, je campais Clara, 20 ans. Finalement, Nola va avoir 27 ans. J’aime garder mes options ouvertes. Je vais jouer une femme de 60 ans bientôt, ça va être fou! [Rires]» – DeWanda Wise, actrice, qui ne veut pas que son âge apparaisse dans sa fiche IMDB (Internet Movie Database)

Vous êtes mariée, mais quand vous étiez célibataire, comment se passaient vos rencarts, comparés à ceux de Nola?
J’ai eu beaucoup de dates. Je me rappelle m’être déjà dit : «Lui, c’est mon photographe, lui, c’est mon menuisier», au lieu de les définir comme des hommes tout court. J’appelais ça de la drague récréative. Ce n’est pas mal, mais je ne m’y prenais pas de la bonne façon. J’étais une briseuse de cœurs. Ce que j’aime, avec Nola, ce qui est différent, avec son approche, c’est qu’elle est complètement transparente et ouverte avec ses amants. C’est très difficile de faire ça, car il arrive alors qu’on doive avoir des conversations sérieuses qu’on n’a pas toujours le goût d’avoir.

Parlons de Shemekka (Chyna Layne) et de ses implants fessiers de fortune…
Il y a une mode marginale pour ce genre de chirurgies douteuses dont on ne parle pas beaucoup. J’ai déjà vu un reportage là-dessus à l’émission Botched (NDRL: râté). Depuis au moins 10 ans, nous vivons dans des sociétés qui véhiculent l’obsession d’avoir une taille de guêpe, une esthétique ultra-féminine. C’est toxique parce que la plupart des gens n’ont pas accès à ce genre d’opération de façon sécuritaire. Shemekka est une danseuse et une strip-teaseuse. Son travail, c’est son corps. Nous sommes bombardées quotidiennement d’images qui nous montrent de quoi les femmes devraient avoir l’air. Ce sont les images que nos enfants voient. Bien que certaines célébrités ne croient pas qu’elles doivent être des modèles, elles le sont. Les gens vous suivent sur Instagram!

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