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Justice : les plus électros des rockeurs

Photo: Pedro Winter

«Certains viennent nous voir parce qu’ils aiment nos morceaux plus pop, comme Civilization, d’autres parce qu’ils aiment nos morceaux plus violents, comme Stress, et d’autres viennent nous voir parce qu’ils trouvent Gaspard beau», affirme Xavier de Rosnay. Morale de l’histoire, avec Justice, tout le monde est content.

Après le succès monstre de † (Cross), leur premier album studio paru en 2007, la barre était haute pour les compagnons de Justice. Mais la réaction qui a accueilli et qui continue d’accompagner leur seconde offrande, Audio, Video, Disco, parue en octobre dernier, ravit Gaspard Augé et Xavier de Rosnay. «Après un an, on est hyper contents de ce qu’on génère avec le disque, tant en matière de ventes, qu’en matière de réactions», affirme Xavier depuis sa chambre d’hôtel à Bali.

Il faut dire que, pendant la période Cross, durant les concerts du duo parisien, c’était la folie absolue. On pouvait voir des fanatiques débarquer dans les salles en traînant d’immenses croix illuminées et en croiser plein d’autres avec ce symbole tatoué sur leur torse ou ailleurs. L’image d’un de ces immenses tatouages en forme de croix tapisse d’ailleurs la pochette du documentaire A Cross the Universe.

Réalisé par Romain Gavras et paru en 2008, ce film suit Xavier, Gaspard et tout leur «entourage» dans leur virée nord-américaine. Les images captées dépeignent un quotidien fait d’excès en tous genres, de groupies prêtes à tout, de mariage éclair à Vegas et autres curiosités. Pour les connaisseurs du milieu nocturne, ce docu est très marrant. Pour les néophytes, il donne une image pas très nette des deux musiciens. «On est encore très contents du DVD, assure néanmoins Xavier. Mais il faut le replacer dans son contexte. Gaspard et moi, on n’a jamais fait quelque chose qu’on a regretté par la suite.»

Ayant un sens inné de la formule, les deux copains affirment souvent qu’«un show de Justice, c’est du sang, de la sueur et des larmes». «Mais c’est possible de générer du sang, de la sueur et des larmes en jouant des slows, rajoute le plus bavard des deux artistes. Nos concerts ne sont pas violents de bout en bout. Chaque minute, chaque seconde, ça change. On a de la chance d’avoir des morceaux plus calmes, d’autres plus durs, d’autres plus joyeux, d’autres plus tristes, d’autres plus dansants et d’autres pas.»

Ainsi, avec la paire, il y en a pour tous les goûts. Ce qui est bien puisque de Rosnay affirme que ni lui, ni Augé n’ont jamais vraiment su «ce que les gens attendaient d’eux». «Mais le fait de ne pas savoir ce que tout le monde veut, ça nous permet de continuer à faire de la musique», avance-t-il.

Et ils continuent d’en faire, de la musique, sans toutefois se répéter ou changer entièrement de formule. «Notre philosophie, quand on fait un disque, un concert ou une tournée, c’est: ‘‘Ce qui doit rester, reste, et ce qui doit changer, change’’», confie Xavier.

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Pour la tournée en cours, qui s’arrêtera à Osheaga ce vendredi, les fidèles des débuts se retrouveront en terrain parfois connu, parfois moins. Mais les Parisiens disent que c’est pour leur bien. «Visuellement, on s’est demandé ce qu’on aimerait voir, Gaspard et moi, si nous allions voir un concert de Justice. On a donc gardé les meilleurs éléments de la première tournée en les améliorant. Musicalement, c’est pareil: on s’est demandé ce qu’on voudrait entendre et c’est pour ça qu’on commence avec Genesis encore une fois.»

Le jeune homme enchaîne en affirmant qu’avec son collègue, ils ont toujours essayé d’aborder les choses de manière «très premier degré». Néanmoins, malgré ce désir, leur œuvre a parfois été scrutée sous un angle mystique, les observateurs tentant de trouver une explication spirituelle à cette croix et aux autres symboles qui font partie de l’univers de Justice.

«C’est la règle du jeu, affirme Xavier, nullement embêté par ces considérations. On nous prête, à tort, des intentions, mais nous, on fait la même chose. Quand on va voir un film ou qu’on aime une peinture, on essaye toujours d’imaginer les raisons pour lesquelles les choses sont comme elles sont, alors que souvent, c’est beaucoup plus simple qu’on l’imagine. Mais tant mieux si notre travail interpelle les gens assez pour qu’ils se posent des questions. Ça veut dire qu’une partie de notre boulot est faite!

Justice
Scène de la Rivière
Vendredi à 21 h 35

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