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Philippe B, musicien taxidermiste

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Philippe B n’est pas seulement le guitariste de Pierre Lapointe, il a également un projet solo sur auquel il travaille entre deux tournées. Il en présente aujourd’hui le deuxième volet, Taxidermie, près de trois ans après la sortie de son tout premier album éponyme.

Taxidermie n’est pas un hymne musical à cette pratique qui consiste à empailler des animaux en leur conservant l’apparence de la vie, mais plutôt une métaphore sur le souvenir.

«Taxidermie est avant tout une chanson qui traduit cette volonté un peu malsaine de préserver le passé et le figer, explique l’auteur-compositeur-interprète. De façon plus générale, ça s’appliquait au désir de faire des chansons et de la création, parce que c’est une volonté de prendre quelque chose de vivant qui nous arrive, une émotion ou un souvenir, et de le figer pour en faire une pièce.»

Les chansons de l’album de Philippe B sont donc imprégnées de noms de personnages et de lieux, comme autant d’éléments fixés dans le temps.  Les textes de Je n’irai pas à Bilbao, Chelsea mon amour et Laurence d’Abitibi, chantés sur des sonorités tantôt acoustiques, tantôt électriques, témoignent de la relation qu’ont certains personnages avec des lieux, le thème central du disque.

«Il y a des chansons sur la ville qui parlent de quelqu’un qui vit en ville et de la manière dont il vit avec ça, décrit Pilippe B. Il y en a aussi sur des personnes qui sont  dans deux endroits différents et sur l’effet de cette la distance qui les sépare. Il y a beaucoup ce genre de liens dans les chansons.»

Son style à lui
Il est étonnant de contaster que même si l’artiste originaire d’Abitibi passe beaucoup de temps en compagnie de Pierre Lapointe, il garde son style bien à lui quand vient le temps d’enregistrer un album. Idem pour les musiciens qui l’accompagnent sur le disque et qui partage aussi la scène du créateur de La forêt des mal-aimés.

«Moi, ça m’aide plus que ça me mêle, cette proximité, parce qu’on est fondamentalement différents, Pierre et moi, affirme Philippe B qui participera également à l’évènement des FrancoFolies, Mutantès. On peut vraiment échanger à propos de la musique sans que notre travail en vienne à se ressembler. On a deux univers éloignés. Celui de Pierre est très poétique, et sa façon de chanter est complèment différente de la mienne.»  

L’univers de Philippe B est davantage près du folk, même si, pour ce deuxième essai, le guitariste se permet quelques envolées de violon. Une juste évolution pour cet artiste qui avait fait son premier album seul et qui est maintenant entouré de musiciens issus de la musique folklorique ou instrumentale contemporaine.
«De un, dans le propos, le premier album était plus porté sur le souvenir, alors que dans le deuxième, il y a parfois un peu d’invention, souligne-t-il.  De deux, dans la musique, ça a changé beaucoup parce que j’ai travaillé de façon différente. Sur le premier disque, je jouais 90 % des instruments, alors que sur celui-ci, l’apport des autres musiciens se fait sentir.»

Mais peu importe son entourage, c’est tout de même sa précieuse guitare qui gardera toujours la vedette!

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