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Karkwa: le vent se lève

Marc-André Lemieux, Métro

Pourquoi attendait-on avec autant d’impatience le nouvel album de Karkwa? Côté vente, on ne peut pas dire que le groupe a fait des ravages chez les disquaires… Les 15 000 mélomanes qui, en 2005, ont acheté le deuxième album du quintet, Les tremblements s’immobilisent, diront qu’il serait cruel de se concentrer sur les chiffres quand la musique parle d’elle-même. Et ils ont raison!

Avec son rock planant, ses ses textes coup-de-poing et ses mélodies texturées, Karkwa s’inscrit d’ores et déjà comme une référence sur la scène musicale québécoise. C’est donc après avoir séduit la critique et mis la main sur le Félix d’Auteur ou compositeur de l’année (ex æquo avec Pierre Lapointe) au gala de l’ADISQ 2006 que la formation revient avec Le volume du vent, un nouvel opus qui arrive dans les bacs aujourd’hui.

Rencontrés dans leur local de répétition de la rue d’Iberville, les membres du groupe disent ne pas avoir ressenti la pression à la suite du triomphal accueil réservé à Les tremblements s’immobilisent. «Au contraire! s’exclame le bassiste Martin Lamontagne. C’est comme si on te donnait la permission de faire tout ce que tu veux. Ça peut te permettre d’aller plus loin et de faire quelque chose de plus pété.»

C’est ainsi qu’en restant fidèle aux racines rock de la formation, Le volume du vent s’aventure souvent en terrain inconnu, avec entre autres une chorale d’enfants (À la chaîne), des envolées orchestrales (Échapper au sort, le premier extrait) et des échantillonnages pour le moins inusités. L’une des trouvailles du disque est sans contredit cet enregistrement du vent qui siffle dans une fenêtre, traité ensuite avec différents appareils.

La peur du bonbon
Les textes de Le volume du vent sont tous du chanteur Louis-Jean Cormier, mis à part celui de la pièce Le solstice, fruit d’une rencontre entre Karkwa et le poète Pierre Nepveu. Les paroles sombres de la formation se font ainsi entendre sur la plupart des titres de l’opus, qui se tient loin de toute explosion de bons sentiments. Alors que Le temps mort crie la nécessité de bouger pour échapper au vide, Le compteur traite du temps qui passe.

«C’est la peur de tomber dans le quétaine ou dans le bonbon qui fait qu’on ne parle pas d’amour», explique Louis-Jean Cormier. «C’est beaucoup plus facile de manquer de contenu quand on parle des oiseaux et du beau temps, ajoute le percussionniste Julien Sagot. On peut tourner en rond assez rapidement.»

«On trouve que notre musique est très accessible. Même mon père aime
ça!», note le batteur Stéphane Bergeron, qui persiste à croire que
Karkwa fait de la musique pop.

Enregistré cet hiver, Le volume du vent ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de Karkwa, qui fête ses dix ans d’existence. En 1998, le groupe s’était illustré dans le cadre du concours Cégeps en spectacle. «On n’a pas trop analysé la chose, affirme le claviériste François Lafontaire. On a encore l’impression d’être une gang de kids dans un local de pratique.»

Le volume du vent
En magasin dès aujourd’hui
www.karkwa.com

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