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La Palme d'or redevient française

Jérôme Vermelin, Métro France

Le réjouissant Entre les murs de Laurent Cantet a décroché la Palme d’or à Cannes.

On en rêvait depuis samedi, Sean Penn l’a fait ! Le président du 61e Festival de Cannes et son jury ont remis hier la Palme d’or au réalisateur français Laurent Cantet pour son éblouissant Entre les murs, l’adaptation du roman de François Bégaudeau, interprété par ce dernier et une classe de 4e du XXe arrondissement de Paris.

La première Palme française depuis Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987 porte un regard réaliste, drôle, émouvant, choquant parfois sur le système scolaire français, sur le monde contemporain, tout simplement. « Les performances d’acteurs, magiques. L’écriture, la provocation, la générosité… Magiques ! », a résumé Sean Penn, lors de la conférence de presse du jury.

« Je ne crois plus à grand-chose dans ce monde souvent stupide », a expliqué la réalisatrice et dessinatrice iranienne Marjane Satrapi. «Mais je crois encore à la culture et à l’éducation qui permettent d’être moins stupides. »  La comédienne français Jeanne Balibar a elle salué « un film qui ne laisse aucune contradiction de côté, ni à l’écran, ni pour le spectateur. Quelque part c’est peut-être le plus violent du festival. »

Deneuve et Eastwood honorés
Dans un palmarès somme toute logique, excepté peut-être l’absence du documentaire d’animation israélien Valse avec Bachir, deux Prix spéciaux ont été remis à la comédienne française Catherine Deneuve pour l’ensemble de sa carrière et à Clint Eastwood pour l’Echange, que beaucoup voyaient récolter la Palme d’or.

Le légendaire acteur réalisateur américain n’était pas sur scène hier soir… Etait-il fâché de ne pas recevoir la récompense suprême ? Le Grand Prix du jury est revenu à Gomorra de Matteo Garrone, deux heures de plongée asphyxiante dans la mafia napolitaine, adaptées du roman choc de Roberto Saviano.

Sans surprise, c’est Benicio Del Toro qui repart avec le prix du meilleur acteur pour son interprétation pleine de retenue de Che Guevara dans la fresque de 4h20 de Steven Soderbergh. En revanche le prix d’interprétation féminine revient à une comédienne brésilienne qui n’était pas favorite, Sandra Corveloni dans Linha de Passe de Walter Salles et Daniela Thomas.

Le prix du jury est revenu à Il Divo de Paolo Sorrentino, une satire tapageuse des dernières années au pouvoir de l’ancien président du conseil italien Giulio Andreotti. Le prix de la mise en scène a été attribué au Turc Nuri Bilge Ceylan pour Les Trois Singes, une sombre histoire de famille à la photographie sublime, mais terriblement lente. Enfin deux fois Palme d’or par le passé, Luc et Jean-Pierre Dardenne récoltent le prix du scénario pour Le silence de Lorna, l’un de leurs films les plus accessibles à ce jour.

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