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"Un masque qui s'effrite un peu"

Alexandra Bogaert, Métro France

La couverture complète du Festival de Cannes: www.journalmetro.com/cannes

Jean-Pierre Darroussin présente deux films à Cannes : Le voyage aux Pyrénées des frères Larrieu (Quinzaine des réalisateurs), où il interprète Alexandre, une star qui tente de passer incognito. Dans Les grandes personnes d’Anna Novion (Semaine de la critique), il est Albert, père gauche qui refuse de voir sa fille devenir femme.

Etes-vous satisfait de l’accueil qu’a reçu le film d’Anna Novion à Cannes ?
Je suis ravi ! C’est un très beau film comme on n’en fait pas beaucoup dans le cinéma français, avec une vraie intelligence de ton. Le cÅ“ur des choses, les personnages, se dévoilent petit à petit.

Albert, que vous interprétez dans Les grandes personnes, est un monsieur assez agaçant.
Il a des ridicules dont il ne se rend pas compte. Je trouve que c’est un personnage très touchant dans sa maladresse. Cet homme est mal, il souffre mais il a depuis longtemps décidé de ne pas s’en apercevoir. Il s’est fabriqué un masque, il s’est construit un personnage qui, cet été là, s’effrite un peu.

Pourquoi a-t-il tant de mal à laisser sa fille grandir ?
Parce que c’est un père célibataire qui s’occupe beaucoup de sa fille. Chacun est le soutien de l’autre et c’est douloureux de la laisser voler de ses propres ailes. Son expérience, son savoir, sont les valeurs principales qu’il veut transmettre à sa fille. Mais l’adolescence n’est pas forcément le bon moment pour partager l’expérience accumulée, dont Albert est si fier.

Albert est l’opposé d’Alexandre. Lequel avez-vous préféré jouer ?
Ce n’est ni le même registre, ni le même style de jeu. Le personnage dans Les grandes personnes est rattaché à une histoire et à une psychologie assez réalistes. On peut donc s’identifier à cette situation. Dans Le voyage aux Pyrénées, Sabine Azema et moi sommes des clowns posés dans un cirque. On tombe, on se lève, on retombe, on se relève. Ce ne sont pas des rôles au sens psychologique du terme. La façon dont on invite le spectateur, le jeu qu’on lui propose ne sont pas du tout les mêmes.

Lequel est le plus compliqué à jouer ?
Dans Le voyage aux Pyrénées, il m’a fallu au préalable accepter de faire le clown et d’être, de ce fait, toujours au bord du bide. Ce registre est inhabituel dans le cinéma français. Il y a moins de repères. C’est plus dangereux, plus risqué, mais dès que j’ai lu le scénario, j’ai eu envie de me confronter à cette proposition de jeu.

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