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James Gray perd le noir

Jérôme Vermelin, Métro France

La couverture complète du Festival de Cannes: www.journalmetro.com/cannes

J’aime beaucoup les films de James Gray, y compris La nuit nous appartient, que certains festivaliers cannois ont incompréhensiblement sifflé l’an dernier. Grand spécialiste du film noir, le cinéaste new-yorkais s’offre une parenthèse romantique avec Two Lovers, fausse comédie romantique… et vraie déception.

Joaquin Phoenix y interprète Leonard, un grand garçon partagé entre deux femmes : la douce Sandra, la fille d’amis de ses parents, et la mystérieuse Michelle, qui vient juste de s’installer dans son immeuble. Sandra représente la raison, Michelle la passion. Et Leonard devra choisir. On aimerait y croire, mais passée une étrange séquence d’ouverture, une série de fautes de goûts gênantes plombent rapidement nos espoirs.  

Les comédiens déjà. Si Vinessa Shaw séduit, forte et fragile à la fois, le couple Joaquin Phoenix-Gwyneth Paltrow ne fonctionne jamais vraiment, lui trop balourd, elle trop sage. Leur étreinte matinale est aussi glaciale que le vent qui balaie la Grosse Pomme.

Et puis il y a la mise en scène, trop classieuse pour nous faire partager le trouble qui envahit Leonard. Pire : après nous avoir habitué aux silences lourds de sens, Gray se perd en dialogues bavards et un peu niais. Bien sûr on retrouve quelques uns des thèmes chers au cinéaste comme la difficulté à s’affranchir de l’emprise familiale.

A tel point qu’on se demande s’il ne s’est pas fait fort de changer de style pour montrer à ceux qui l’aiment qu’il était capable de faire autre chose. Il a tort : le crime lui appartient.

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