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Radio Radio fait du hip-hop électro en chiac

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Si vous n’allez pas en Acadie, c’est l’Acadie qui viendra à vous! Radio Radio s’apprête à conquérir le Québec avec ses chansons hip-hop à saveur électro où le chiac, le joual des Acadiens, est à l’honneur. Avec leur album Cliché Hot, le quatuor masculin au style particulier n’a pas l’intention de renier ses racines pour se faire aimer de tous. Tenez-vous-le pour dit!

«Il y a des artistes de chez nous qui, quand ils se lancent dans le marché extérieur, changent leur manière de parler pour être standard, note Timo. Nous, on s’est dit que c’est la dernière chose qu’on voulait faire. Les mots sont une grande partie du
produit.»

Effectivement, avec leur manière de parler singulière, le chiac, un mélange de vieux français et d’anglais, les paroles des chansons de Radio Radio sont très originales. «On boit du home made wine, on a des grousses bouteilles», chantent-ils sur la pièce Jacuzzi.

Hip-hop unique
Formé il a un an et demi, le groupe a pris forme dans un combat de freestyle. Avant de se séparer, Jacobus et Maleco, le premier groupe hip-hop acadien, a fait un spectacle à l’Université de Moncton où il a invité le public à venir «freestyler» avec lui. Un dénommé Timo a failli battre le freestyle de Jacobus, accompagné de LX et une amitié est née.

S’est ensuite ajouté Tekstyle, qui accompagnait le duo comme DJ. Radio Radio était né et, après avoir participé à Pop Montréal, il y a quelques mois, le groupe a rencontré Yannick Masse de l’étiquette Bon­sound qui leur a offert de faire un premier disque. Faisant ni une ni deux, les quatre gars s’enferment dans un chalet à la Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, lieu natal de LX et Jacobus pour accoucher de Cliché Hot.

«Il y avait un beau lac juste à côté. Ce n’était pas le setting typique de la création d’un album hip-hop, mais ce sont nos racines la côte et la mer, affirme Tekstyle. C’est quand même drôle que le premier groupe hip-hop de l’Acadie vienne de ce lieu-là et pas d’un endroit urbain comme Halifax et Moncton. C’est juste pour dire que les médias et MTV se faufilent partout.»

Malgré ses origines acadiennes, Radio Radio ne se complaît pas dans le folklore. La  Saguine en prend pour son rhume sur plusieurs titres du disque. Inspirée des groupes com­me Beastie Boys et Wu Tang et ayant des similitudes avec TTC et Omikrom, la musique du groupe où les quatre membres chantent, est tout à fait éclatée et parfois crue…

Quand on les questionne sur le rayonnement qu’il aimerait obtenir avec ce premier essai, les gars de la formation acadienne ont des idées de grandeurs, à prendre avec un grain de sel, comme leurs chansons d’ailleurs.

«Notre première ambition c’est le Japon. On le dit dans plusieurs de nos chansons. Il y a aussi la Russie, clame Jacobus. On veut faire une démonstration d’affection au public québécois avec notre langue acadienne!»

Cliché Hot
En magasin mardi

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