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Christian Bale: justicier au bord de la crise de nerfs

Jérôme Vermelin, Métro France

L’inquiétant Christian Bale joue un Batman plus noir que jamais dans The Dark Night. Rencontre à Barcelone, au lendemain de son arrestation à Londres.
 
C’est à Barcelone, au sous-sol d’un hôtel de luxe en bord de mer, que l’équipe de
The Dark Knight a donné rendez-vous à la presse, hier. Quelques jours plus tôt, le nouveau volet des aventures du justicier chauve-souris, mis en scène comme le précédent par le Britannique Chris Nolan, a explosé tous les records du box-office américain.

La mort du comédien Heath Ledger, qui interprète un Joker complètement schizo, bien plus flippant que celui de Jack Nicholson chez Tim Burton, alimente la chronique depuis plusieurs mois déjà. Mais sous le soleil de la Catalogne, c’est Batman himself, alias Christian Bale, qui intrigue les observateurs.
 
Et si Batman était un super méchant ?
La veille, l’acteur Gallois de 34 ans été entendu par la police britannique, sa mère et sa sÅ“ur l’accusant de les avoir agressé dans un hôtel londonien. Lorsqu’on s’installe pour rencontrer l’équipe du film, la consigne est stricte : «pas de question privée, sinon nous devrons interrompre l’interview avec Christian», prévient une représentante de la Warner.

Après quelques minutes sympathiques avec le souriant Aaron Eckhart, qui interprète Harvey Double Face, l’un des méchants du film, Bale s’approche, les yeux cernés, le cheveu court et la mine renfermée. On n’a pas envie de l’embêter, et on embraye directement sur ce Dark Knight, bien meilleur, plus noir, plus spectaculaire, que Batman Begins, deux ans auparavant. «Avec le précédent, nous devions convaincre les gens de revenir voir Batman», explique l’acteur, faisant référence au médiocre Batman & Robin avec George Clooney.

«Le concept d’un Batman plus humain, plus réaliste, a convaincu le public et du coup toute l’équipe avait plus confiance en elle, ajoute Bale. De la confiance, mais pas de l’arrogance.» Dans The Dark Night, le Joker oblige Batman à s’interroger sur les conséquences de ses actes. «Finalement est-il un héros ou un méchant lui-même ? souligne Bale. Une chose est sûre : plus Bruce Wayne se consacre à Batman, plus il détruit sa vie privée, ou la possibilité d’en avoir une.»
 
Bientôt dans Terminator
C’est le troisième film d’affilée, après Batman Begins et le polar historique The Prestige, que Bale et Nolan tournent ensemble. Un duo gagnant ? «Nous avons avant tout une amitié de travail, explique l’acteur. C’est quelqu’un de très carré et méticuleux. Moi, je n’ai pas de vraie formation d’acteur, je suis plus dans l’instant. Sur un tournage, je pose beaucoup de questions, et Chris a toujours une réponse excellente et légitime à me donner. Ce qu’il m’a fait comprendre ? Que ce qui est important, logique dans la vie, ne l’est soudain plus au cinéma.»

Révélé par Steven Spielberg dans Empire du soleil alors qu’il n’avait que 13 ans, Bale s’est illustré ces 10 dernières années dans des rôles souvent périlleux. On pense au Patrick Bateman d’American Pscyho d’après Bret Easton Ellis, au polar viril Bad Times ou au thriller bizarre The Machinist pour lequel il avait perdu 28 kilos en trois mois. «J’ai toujours aimé me mettre dans des situations difficiles au cinéma, reconnaît-il. Être acteur, ça te fait parfois perdre l’équilibre. Parce que c’est un métier qui te permet de comprendre la richesse et la complexité de la vie. De temps en temps, j’envie les gens qui ne parviennent pas à comprendre l’avis opposé au leur. Les gens qui ne doutent pas. Moi je doute en permanence.»

La prochaine étape de ce parcours prometteur, qui passera peut-être un jour par un Oscar ? La nouvelle version de Terminator, mise en scène par McG, dans lequel il interprétera le rebelle John Connor. «Je viens de commencer le tournage, affirme-t-il. Comme Batman, le Terminator est une icône qui a besoin d’être revitalisé. Les gens ont un peu perdu la foi avec le dernier film et nous sommes là pour leur redonner.»

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