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Portishead de retour… non sans mal

Luc Wierts, Métro Pays-Bas

Après 11 ans de silence, Portishead est de retour avec un troisième album, intitulé Third. Même si plusieurs ont pu croire que le groupe de Bristol s’était séparé, les trois membres ne voyaient pas les choses de la même manière.

Métro a discuté de la naissance difficile de Third avec le guitariste Adrian Utley.

Offrir votre album au public a-t-il été difficile?

Non, je suis content de l’offrir au public. J’étais content qu’on arrive à la fin du projet parce que le processus est toujours très difficile pour nous. C’est un processus étrange, la route n’est pas toujours agréable, mais on est content de lancer l’album.

Avec le recul, comment voyez-vous la route qui vous a mené à Third?

C’était comme parcourir une longue route à travers les montagnes. Si vous me demandiez à quel long métrage ça correspondrait, je vous répondrais : «Apocalypse Now!».

Mais vous êtes des musiciens. Vous aimez faire de la musique et aimez la musique que vous faites, n’est-ce pas?

C’est ce qui rend le tout si difficile! Si on créait sans amour, on ne le ferait pas. Créer peut être assez
frustrant. Toute création qui est utile est, selon moi, très difficile à réaliser.

Croyez-vous avoir encore des choses à prouver?

Je ne suis pas très conscient du monde extérieur ou de la perception qu’ont les gens. Parfois, après un spectacle, les gens venaient me voir et me demandaient s’il y aurait un nouvel album de Portishead parce qu’ils l’attendaient. C’est génial à entendre! On a toujours su qu’on ferait un nouvel album. Il y a peut-être eu des moments où on s’est dit : «Merde, on ne pourra jamais finir ce CD!». Mais on a toujours eu le désir de le faire.

Sur les premières pièces de l’album, on peut remarquer que les rythmes très lents qui caractérisaient Portishead ont cédé leur place à des rythmes plus rapides…

Ces rythmes lents étaient peut-être devenus une marque de commerce, mais on avait besoin de ne plus aller dans cette direction-là. On pensait depuis un certain temps à faire une pièce plus
rythmée. Il faut dire que nos influences ont changé avec le temps, tout comme nos buts.

Est-ce que ces changements vous ont donné plus de liberté?

On avait déjà développé nos idées dans ce sens. C’est quelque chose qu’on voulait faire depuis
longtemps, mais qu’on n’arrivait pas à faire.

Avez-vous senti le poids du succès pendant que vous enregistriez Third?

Non, je pense qu’on a réussi à rester loin de ça. Pour le deuxième album, on a senti une énorme pression de l’extérieur, mais maintenant on sent seulement la pression qu’on se met nous-mêmes sur les épaules. C’est notre façon de nous assurer que ce qu’on a enregistré est assez bon pour être écouté. En 2001, on a enregistré de la musique qui n’était pas intéressante. Je ne dis pas que c’était mauvais, mais ce n’était pas pertinent.

Third
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