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Catherine Ringer: La veuve joyeuse

En conférence de presse, Catherine Ringer est nostalgique, excentrique et spontanée. Elle chante, nargue les journalistes, s’amuse et s’excuse. Mais rapidement la rigolade fait place aux souvenirs et aux constatations.

 

Pour la première fois, la dame nous visitait seule, sans son homme. À 53 ans, le 28 novembre dernier au matin, Frédéric Chichin succombait à un cancer, laissant sa douce seule dans la vie et sur la route. Sur la route, car malgré l’épreuve de taille, Ringer à décider de poursuivre la tournée et de la rebaptiser Catherine Ringer chante les Rita Mitsouko and more.

C’est ce spectacle que la chanteuse a offert aux Montréalais pour une toute dernière fois, hier soir, au Métropolis. Malgré une force et une détermination exemplaires, il a fallu du temps – et plusieurs répétitions – à Catherine Ringer avant qu’elle puisse remonter sur scène et interpréter, sans pleurer, les pièces des Rita Mitsouko.

Un deuil difficile qu’elle réussit cependant à gérer.

«Le présent s’inscrit, ensuite, ça fait des couches de présent et puis ça fait du passé, dit-elle. On ne vit toujours que, dans le présent de toute manière, après, c’est avec l’esprit et l’imagination que nous bifurquons dans le passé ou dans l’avenir. Je suis pleine du passé, mais je suis pleine d’avenir aussi.»

La musique avant tout

On connaît les Rita Mitsouko grâce à des titres accrocheurs tels que Marcia Baila, Andy, C’est comme ça, mais aussi pour leur excentricité vestimentaire et leurs soucis d’avoir un visuel léché et attrayant.

Catherine Ringer est toutefois catégorique sur un point : la musique avant tout.

«Quand on est musiciens, c’est d’abord la musique, indique-t-elle. Le côté visuel, tant mieux si nous sommes capables de l’avoir et de le travailler, mais ce n’est vraiment pas ce qui prime. Frédéric ne cessait de me répéter ceci : « Attention, tu te laisses aller à faire passer le business d’abord sur la scène. Concentre-toi plutôt sur les pièces et ton interprétation. » Donc, s’il y a quelque chose à oublier, c’est l’image…»

Les deux font la paire

À l’origine, les Rita Mitsou­ko étaient le fruit d’une association entre deux musiciens qui se complétaient incroyablement bien! L’un, Frédéric Chichin, était un producteur, passionné des studios, de la prise de son et de l’organisation. L’autre, Catherine Ringer, planchait principalement sur les textes et l’aspect visuel du projet.

Maintenant que la dame est seule dans ce navire qui file encore très vite, elle compte s’entourer de nouveaux collaborateurs afin d’explorer autre chose.

«Je continue d’écrire, révèle-t-elle. Je me suis remise en selle! Quand on tombe d’un cheval, il faut vite y remonter! Je suis inspirée en ce moment et je n’ai pas envie de lâcher l’affaire.»

«Actuellement, sur le plan des textes, j’explore les thématiques de l’amour, de la tristesse et du pardon, ajoute-t-elle. J’aimerais également toucher à de nouvelles sonorités, comme l’électronique par exemple. Malgré le fait d’avoir maintenant l’expérience pour écrire et composer une pièce seule, je préfère et j’aime mieux m’entourer de collaborateurs.»

Bref, Catherine Ringer n’a pas fini de créer afin de nous impressionner. Elle reste visiblement belle en scène, belle comme à la ville, forte comme une fusée. Par-dessus tout, elle aime tellement la vie… un peu comme Marcia!

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