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Combinaison gagnante

La réunion de Keira Knightley, une jeune actrice britannique, avec Saul Dibb, un des plus jeunes réalisateurs britanniques, produit une combinaison gagnante dans le nouveau drame historique The Duchess, qui est déjà pressenti comme un des films qui ramasseront le plus de prix aux cérémonies de l’année prochaine.

«J’ai vraiment réuni une équipe de rêve pour ce film, dit le réalisateur de 39 ans qui a auditionné Knightley alors qu’elle venait de terminer le tournage du film Atonement et qu’il venait d’embaucher l’acteur Ralph Fiennes. Je crois qu’il n’aurait pas pu y avoir de meilleurs acteurs pour jouer ces deux rôles.»

Knightley joue Geor­giana, duchesse de Devon­shire, une aristocrate du 18e siècle, célèbre pour sa beauté, son goût pour la mode et sa personnalité sociable. La vie de cette femme hors du commun a été décrite par l’historienne Amanda Foreman dans une biographie réputée parue en 1998.

Georgiana était très po­pu­laire et courtisée aussi bien par des politiciens que par des artistes. Mais son mariage était une parure : son mari, William Caven­dish, un des hom­mes les plus riches du pays, joué dans le film par Ralph Fiennes, était un homme froid et sans émotion qui semblait aimer davantage les chiens que les humains.

Peu de temps après le mariage du couple, William commence une liaison avec dame Elizabeth Foster (jouée brillamment par Hayley Atwell dans le film), qui, pour rendre les choses encore plus difficiles, était une bonne amie de Georgiana et qui emménagea dans la même maison que le couple.

Comme le montre Dibb dans The Duchess, les scènes de «ménage à trois» sont plutôt gênantes à regarder.

Vie de château

Dibb a insisté pour tourner dans de vrais châteaux du pays. En passant de la maison Somerset à Londres à la maison de Chatsworth dans le Derbyshire, il a pu éviter les studios. Son souci était de rendre le film le plus authentique possible.

«Nous voulions la maison Devonshire, la vraie demeure du duc et de la duchesse, mais ça n’a pas été possible, explique Dibb. Alors, nous avons tenté de la recréer le mieux possible en nous promenant d’un  endroit à l’autre. Nous nous sommes épuisés à tourner ce film. Nous avons parcouru le pays à la recherche de ces magnifiques propriétés pour chaque scène, et quand nous avons mis ces scènes bout à bout, ça ressemblait vraiment à une grosse maison, austère et magnifique. Mais nous nous sommes aussi sentis libérés.»

Tourner dans ces propriétés patrimoniales était très difficile. L’équipe ne pouvait pas attacher les lumières au plafond ou déménager les meubles antiques.

Pour une scène, les techniciens ont dû fabriquer et poser une réplique du plancher de la salle de bal pour éviter d’endommager l’original. Ce n’était pas la façon la plus facile de travailler, mais Dibb croit que c’était crucial pour recréer l’atmosphère de l’époque.

«Je pense que c’est très difficile pour les acteurs de se ramener 200 ans en arrière, avec toute la richesse et le pouvoir qu’ils ont. Ils ont été capables de s’imprégner de l’atmosphère, des codes et des valeurs de cette époque.»

Pas pressenti au départ
Dibb est le premier à admettre qu’il n’était pas le mieux placé pour réaliser ce film campé dans une aristocratie anglaise de 1770. Il avait fait seulementun autre film pour le cinéma : Bullet Boy, qui est sorti en salle en 2005 et qui raconte l’histoire d’un adolescent londonien, libéré de prison, qui doit retourner dans un monde violent et dur.

Avant de faire Bullet Boy, Dibb était connu pour une série de documentaires- chocs sur des sujets crus tels que les vedettes de la pornographie, les voleurs à l’étalage et les prêcheurs islamiques radicaux.

«Je ne rêvais pas de faire un drame historique», confie Dibb, qui habite Londres avec sa famille.

Son père Mike est aussi un réalisateur. Il a été un des précurseurs des documentaires sur l’art. «Ce n’était pas quelque chose vers quoi j’étais naturellement porté», dit-il.

Film profond

Mais Dibb voit The Duchess comme un film moins frivole que beaucoup d’autres drames historiques.

Il a aussi vu des similarités entre The Duchess et son autre film Bullet Boy : «Les deux films racontaient l’histoire de jeunes personnes qui essaient de trouver une liberté dans un monde qui a déjà tout prévu pour elles.»

The Duchess montre, de façon exquise, un univers de robes et perruques, ainsi que des palais magnifiques. Mais le film peut aussi se vanter d’explorer les réalités d’un mariage raté. Plusieurs scènes du film se passent derrière des portes closes, là où la relation de Georgiana et William s’effrite peu à peu, là où on voit leurs vrais visages.

Comme Lady Di

C’est une tragédie de femme qui est vécue dans ce film, et elle est déjà comparée à une autre tragédie du même genre : celle de Diana, la princesse de Galles.

Georgiana était une ancêtre de Diana, et le sous-titre du film – Ils étaient trois dans ce mariage – peut se rapporter autant à l’une qu’à l’autre. Mais Dibb dit que Diana n’a pas influencé directement sa vision de l’histoire.

«Quand nous avons fait le film, nous ne voulions pas établir de parallèles entre les deux histoires, dit-il. Ça n’a pas eu d’influence sur le tournage du film ou sur la performance des acteurs, et je peux garantir que le nom de Diana n’était jamais mentionné comme référence lors des scènes.»

The Duchess
En salle dès aujourd’hui

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