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Dominic Asselin : L'art de prendre son temps

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Dominc Asselin n’est pas un gars pressé. Il a mis un peu plus de deux ans à fignoler son premier album, Vague idée océan à la nage. Deux ans où il a fait l’aller-retour entre Gatineau et le studio Le Divan vert du réalisateur Marc Pérusse, à Montréal. Ce dernier, qui a déjà collaboré avec Daniel Lavoie et Luc De Larochel­lière avait, quelques années plus tôt, fait parvenir un courriel à Dominic après l’avoir vu en spectacle. Il y disait avoir été touché par les textes poétiques et les mélodies toutes simples de l’artiste. Une belle et longue collaboration était née.

«Faire mon album a pris du temps parce que je voulais travailler avec Marc Pérusse, explique Dominic Asselin. On a fait tout le disque au Divan vert et je voulais vraiment travailler avec la même équipe tout au long du projet. Comme l’emploi du temps des gens ne concordait pas toujours avec le mien ni avec celui du studio, qui était souvent occupé, je me suis faufilé comme ça, entre deux CD d’autres artistes.»

Cette attente ne lui a pas semblé interminable, car il voulait vraiment prendre son temps pour peaufiner ses compositions à la prose élaborée et aux ambiances planantes.

«Une chanson n’est jamais complètement finie tant que je ne remets pas le master à la compagnie de disques, affirme-t-il. C’est arrivé souvent que je change un mot quelque part et que je le psychanalyse durant des heures. Je suis très méticuleux. Ça faisait bien rire l’équipe en studio!»

Le plus drôle dans tout cela, c’est que le poète, qui vit à la campagne, ne prend pas plus d’une heure pour écrire la première version d’une chanson.

Il passe ensuite beaucoup plus de temps sur les arrangements.

«C’est une espèce de défi que je me donne, confie celui qui s’est entre autres distingué au Festival en chanson de Petite-Vallée et au Festival international de la chanson de Granby. J’ai pour philosophie que si ça ne sort pas dans l’heure, peut-être que ça ne vaut pas la peine d’y revenir. Il y en a qui ont une autre vision de l’affaire, mais moi, j’essaie de sortir paroles et musique rapidement, et après ça, c’est un long processus complexe où je reviens changer un mot une fois tous les six mois.»

Titre inspirant

Si Dominic Asselin peut parfois douter longtemps d’un mot dans une pièce, il y en a six qui n’ont pas changé d’un iota durant tout le processus de création de l’album et qui ont même servi de fil conducteur : Vague idée océan à la nage. Un titre très aquatique, qui a guidé l’artiste.

«En entrant en studio, ce dont j’étais le plus certain, c’était le titre, assure-t-il. En fait, tout est parti de mon titre. Je me laissais flotter sur l’eau tranquillement, et le titre m’est venu. Tout à déboulé à partir de ça.»

Vague idée océan à la nage, c’est aussi le titre d’un album concept fait de deux parties. La première, Vague idée, compte cinq pièces, tandis qu’Océan à la nage en compte six. Une façon pour le chanteur de bien exposer sa démarche artis­tique.

«En studio, on parlait beaucoup de l’histoire de la musique et on est deux maniaques de l’époque des 33 tours, dit-il. La chanson Projetée sur personne, je trouvais qu’elle aurait fait une bonne pièce pour partir une face B sur un disque. Il ne s’en fait plus, des albums comme ça, mais on aimait bien l’idée d’avoir l’aspect face A, face B. C’est comme une pause naturelle pour dire aux gens : « Ça, c’est la première partie du disque, et la deuxième s’en vient. »»

Après avoir passé du temps à penser son premier opus et à le préparer, Asselin est beaucoup plus pressé d’aller à la rencontre des gens afin de faire connaître son travail.

Les spectacles devraient donc prendre beaucoup de moins de temps à voir le jour…

Vague idée océan à la nage
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