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Samian à Coup de cÅ“ur francophone : L'impact du hip-hop

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

Il y a un an, Samian lançait Face à soi- même, un album sur lequel le rappeur chante sa vie, ses racines et expose la situation pas toujours rose des jeunes Amérindiens du Québec.

 

Depuis, celui qui souhaite faire revivre la culture de ses ancêtres avec le rap, s’est produit sur des scènes qui snobent habituellement le hip-hop et s’est même rendu en Europe, où il a chanté aux côtés des Cow­boys Frin­gants.

L’impact de ce premier disque, où se marient tambours et chants autochtones, a bien sûr changé la vie de l’artiste natif de la communauté autochtone de Pikogan, en Abitibi-Témis­camingue, mais a surtout donné de l’espoir à toute une génération de jeunes qui faisaient face à une crise identitaire.

«Ç’a été assez spécial l’impact qu’a eu l’album dans la communauté autochtone, confie le jeune homme. On est allé dans des communautés faire des shows et les gymnases étaient pleins à craquer. La réponse était très belle. Autant les enfants que les aînés chantaient mes chansons. C’était très touchant comme expérience. Même à l’extérieur des communautés, il y a eu une ouverture d’esprit. Je ne m’attendais pas à ça. Ç’a été une belle surprise.»

Chanteur engagé

Même avant de signer son premier album, Samian, qui vit maintenant à Mont­réal, a collaboré à divers projets en lien avec les Premières Na­tions que ce soit avec l’Office national du film ou avec le ministère des Affaires étrangères.

Mais celui qui s’est réapproprié sa langue maternelle en 2004 et qui depuis intègre l’algonquin à ses textes a découvert seulement à la suite de la sortie de Face à soi-même qu’il faisait de la musique engagée.

«Quand les critiques sont sorties, j’ai appris que cet album-là était engagé. C’est un album très politique, mais ça, je ne le savais pas pantoute au départ, parce qu’à la base, c’était un disque très personnel. J’ai appris que dénoncer certaines choses, c’était un engament social et politique.»

Avec ses paroles franches et touchantes qui parlent de la situation précaire que vivent plusieurs jeunes des Premières Nations, Samian a été autant invité par Pauline Marois à chanter pour les 40 ans du Parti Québécois que par la gouverneure générale.

Le jeune papa se garde cependant de dévoiler ses couleurs politiques et af­firme ne pas se sentir utilisé par les dirigeants.

«Si ça intéresse le monde de la politique ce que j’ai à dire, tant mieux, clame-t-il. Il y a même Gyslain Picard, le chef du Labrador, qui m’a invité une fois pour ouvrir une conférence de presse parce que je dis dans mes tounes ce que lui, en tant que politicien, n’a pas le droit de dire aux médias. C’est le message qui est utilisé, pas moi, et c’était ça le but.»

Samian, avec Baloji
Au Cabaret du Musée
Juste pour rire
Ce soir à 20 h 30

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