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ZooFest: Dix ans de «prise de risque»

Photo: Myriam Frenette/Collaboration spéciale

La 10e édition du ZooFest s’ouvre jeudi. De «petit frère de Juste pour rire», ce festival axé sur la découverte et l’expérimentation est aujourd’hui devenu un incontournable de la scène humoristique québécoise.

Entrevue avec Patrick Rozon, directeur général et artistique du ZooFest.

Comment le ZooFest a-t-il évolué en 10 ans?
Au départ, on était un festival très underground. On voulait avoir des spectacles qui choquaient, qui dérangeaient, qui allaient ailleurs. Au fil du temps, le nombre de salles et d’artistes a augmenté et le branding a changé.

Un côté plus mainstream est apparu également, notamment avec la série Ben voyons donc!, où se sont produits Joël Legendre, Annie Brocoli et cette année Anne-Marie Losique. Le nombre de festivaliers a augmenté aussi. En moyenne, les festivaliers vont voir 13 spectacles. C’est énorme.

Peut-on encore parler d’un «off-Juste pour rire»?
Plus maintenant. Il y a tellement d’exclusivités et de shows qui pourraient être présentés à Juste pour rire, ComédiHa! ou à d’autres festivals d’humour qui choisissent le ZooFest.

Les artistes choisissent maintenant le ZooFest et le public qui vient avec. Comme c’est un festival de découvertes où il y a une prise de risque, le public peut pardonner. Il y a moins de pression pour les artistes. Ils peuvent créer quelque chose d’inédit. Même si c’est moins bon, le public est content puisqu’il a vu quelque chose qu’il n’aurait pas vu ailleurs. Et si c’est très bon, il l’a vu avant tout le monde. Je veux créer un terreau fertile où tout le monde se sent bien.

Est-ce que l’affaire Gilbert Rozon et la vente de Juste pour rire ont eu des conséquences pour vous?
Pas du tout. Beaucoup de gens ignoraient que le ZooFest était la propriété de Juste pour rire. Ç’a eu peu d’impact sur les festivaliers. Les artistes, eux, ont montré beaucoup d’attachement pour le festival. Je l’ai sentie énormément au moment de la crise. Plusieurs artistes m’ont contacté pour me dire que le festival ne devait pas disparaître et pour m’offrir leur collaboration.

En ce qui concerne les nouveaux propriétaires, ils arrivent avec un œil nouveau et ils se rendent compte que le ZooFest, c’est l’avenir de l’humour : un lieu pour la création, des artistes libres de créer sans règle ni censure, une place pour la relève.

Trois incontournables

En 24 jours, le ZooFest 2018 présente pas moins de 124 spectacles dans une vingtaine de salles. Pour s’y retrouver, voici trois incon­tournables de Patrick Rozon.

  • Le Gala du 10e qui met en vedette «un line-up incroyable» dont Jay du Temple, Mehdi Bousaidan et Yannick de Martino. (17 juillet)
  • Rosalie Vaillancourt en rodage de son premier one woman show, Enfant roi (6 au 20 juillet)
  • Les perles rares, cabaret théâtral éclaté proposé par Mathieu Quesnel (5 au 13 juillet)

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