Heavy Montréal: Rob Zombie ravivé
Une trentaine d’années après ses débuts sur scène, le chanteur au look inimitable Rob Zombie demeure animé d’une énergie et d’une force de création inépuisables.
La sommité du heavy metal sera de passage dans la métropole samedi soir, dans le cadre de Heavy Montréal.
«Ça va être génial, lance le chanteur au bout du fil. On ne vient pas au Canada aussi souvent qu’on le voudrait; donc, c’est toujours plaisant de venir et c’est toujours un excellent spectacle.»
Métro l’a joint quelques heures avant son spectacle à Virginia Beach, la semaine dernière. La tournée Twins of Evil: The Second Coming de Rob Zombie et Marilyn Manson a été lancée le 11 juillet.
En fait, relancée, parce que la première tournée des jumeaux du mal autoproclamés a eu lieu il y a six ans. Au terme de celle-ci, il était évident pour Rob Zombie qu’il y aurait une suite. «On en parlait depuis un moment, confie-t-il. La dernière tournée était très réussie. Donc, il était clair qu’on le referait.»
Ce mariage fait en enfer attire un peu les mêmes fans. «On a tourné avec des zillion de groupes et, parfois, la fanbase se chevauche. Certaines de nos meilleures tournées ont été avec Manson et Korn. Je crois que ce sont ces publics qui se rejoignent le plus.»
«La différence d’âge dans la foule est plutôt extrême. Des grands-parents aux bambins. C’est tout un show; il y a quelque chose pour offenser tout le monde.» – Rob Zombie
Selon Rob Zombie, la scène du métal n’a pas trop changé depuis les années 1980.
«Plus ça change, plus c’est pareil», chantonne-t-il en riant. Après un moment d’hésitation, il ajoute toutefois que «ce qui est certain, c’est que le métal et le hard rock en général – et même ça, c’est étrange à dire – ne sont plus aussi populaires qu’avant».
Une chose demeure cependant : la passion des «métalleux». «Il y en a qui viennent au show et me dise : “Je t’ai vu des millions de fois. Voici mon enfant! Maintenant je l’amène avec moi.” C’est vraiment la plus belle chose à propos des fans de métal : ils sont très loyaux.»
Possible duo?
Marilyn Manson se produira quelques heures avant Rob Zombie, samedi soir.
Les verra-t-on ensemble sur scène? «C’est possible. On a joué une chanson ensemble à la fin de mon set la plupart des soirs [pendant la tournée]. Ce n’est pas garanti, laisse tomber Zombie, mais ça pourrait arriver. On va laisser les gens deviner.»
Cette chanson? Nulle autre qu’une reprise de Helter Skelter, chanson la plus heavy métal des Beatles, que les rois du métal industriel – ou du shock rock, c’est selon – ont sortie au début du mois.
«C’était un choix si évident pour nous que nous n’y avions pas pensé tout de suite», lance Rob Zombie pour expliquer comment leur choix c’est arrêté sur Helter Skelter.
L’enregistrement a été un peu particulier, parce que Zombie était aux États-Unis et Manson en Espagne.
«C’était un peu fou. Nous ne l’avons même pas pratiquée avant de la jouer sur scène la première fois», avoue-t-il en riant.
«Notre meilleur album»
Plus de 30 ans après ses premiers pas sur scène, l’ancien de White Zombie n’hésite pas à se lancer de nouveaux défis.
Le septième album est bouclé, enfin «presque», et bien qu’il trouve difficile de parler de pièces que personne n’a encore entendues, il considère que cet opus est le meilleur que lui, le guitariste John 5, le bassiste Piggy D et le drummer Ginger Fish ont concocté jusqu’ici.
«Les chansons sur cet album sont très complexes. Je crois que c’est notre meilleur. C’est certainement notre album le plus intéressant.»
Tout en conservant un son fidèle à ce que ses fans aiment, Rob Zombie juge important de se réinventer. «Tu dois toujours pousser ta musique dans diverses directions pour éviter qu’elle ne devienne insipide», conseille-t-il.
Si on se fie à ce qu’on a vu de sa tournée estivale jusqu’ici, celui qui est probablement une des seules personnes à pouvoir rocker dreads et pantalons à pattes d’éléphant en 2018 n’est pas près de devenir insipide de sitôt.
L’étrange vie des films
Dès que la tournée Twins of Evil: The Second Coming sera terminée, Rob Zombie le cinéaste retourne dans la salle de montage afin de terminer 3 from Hell, troisième volet d’une trilogie imprévue, qui devrait paraître l’an prochain.
«Une étrange vie anime ces films», explique-t-il en faisant référence à House of 1000 Corpses et The Devil’s Rejects qui n’ont fait que gagner en popularité.
«Ce que j’aime des suites, c’est que les personnages sont déjà établis. Donc, je peux développer leur histoire, explique le réalisateur. Tout le monde les reconnaît dès qu’ils apparaissent à l’écran.»