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Plaisir non coupable avec Duran Duran

«Je ne me rappelais plus qu’ils avaient autant de hits!» s’est écriée une fan au sortir du spectacle de Duran Duran. Difficile, en effet, de feindre l’indifférence devant l’avalanche de tubes sous laquelle le groupe britannique venait d’ensevelir un Métropolis plein à craquer. Des chansons pop bien ficelées que les plus cyniques qualifieraient de plaisirs coupables. Mercredi soir, par contre, le plaisir était non coupable. Pour près de 2 500 personnes, il était même parfaitement assumé. Et avec raison.

Pendant près de deux heures, la formation a fait le bonheur d’une foule composée en grande partie de trentenaires en liesse qui ne demandaient qu’à revivre leur adolescence.

Voilà sans doute pourquoi les plus récentes compositions du quintette ont été accueillies avec beaucoup moins d’enthousiasme. Tirées de Red Carpet Massacre, un opus qui a rapidement coulé sur les palmarès, elles n’ont réussi à charmer personne et ce, même si Timbaland en a signé la réalisation.

Trouver son air d’aller
C’est d’ailleurs avec The Valley, dans un décor urbain évoquant le drame de science-fiction Blade Runner, que Simon Le Bon, Nick Rhodes, John Taylor, Roger Taylor et Dominic Brown (en remplacement du guitariste Andy Taylor, qui a pris la porte abruptement en 2006) ont ouvert le concert. LeBon a paru hésitant durant les premières minutes de la prestation du groupe. Entre deux toussotements et quelques aller-retour au fond de la scène, il donnait l’impression de ne pas être dans son assiette, comme s’il essayait de cacher un début de grippe.

Tout est rentré dans l’ordre dès la cinquième chanson, l’irrésistible Notorious. LeBon a retrouvé son aplomb et a commencé à s’amuser avec l’audience. «Who’s your daddy?» a-t-il lancé à une pléiades de femmes qui le trouvaient encore sexy dans ses jeans moulant.

Le chanteur a montré que même si les années avaient eu raison de son tour de taille, elles n’avaient pas affecté sa voix, toujours aussi juste et vertigineuse. Il suffisait de voir la facilité avec laquelle il atteignait les aigus de Wild Boys ou le plaisir enfantin qu’il semblait éprouver à imiter des hurlements de loup pendant Hungry Like the Wolf pour s’en rendre compte.

Des succès à la planche
Tous les succès y sont passés : I Don’t Want Your Love, A View To A Kill (la dernière bonne chanson thème d’un James Bond), Is There Something I Should Know, The Reflex, Girls on Films… Les fans les plus fervents se sont également réjouis d’entendre White Lines, une furieuse reprise électro rock d’un titre du rappeur Melle Mel, et (Reach Up For The) Sunrise, la seule vraie bonne toune extraite d’Astronaut, l’album qui marquait le retour du Fab Five original en 2005.
Duran Duran a aussi joué la carte nostalgie avec les ballades : Save A Prayer, Come Undone et la magnifique Ordinary World, un petit bijou mélodique datant de 1993.

Aux côtés de ce trio de refrains accrocheurs, la récente Falling Down, une jolie pièce écrite avec Justin Timberlake, paraissait plutôt médiocre. Ce qui en dit long sur la qualité des premières compositions du groupe.

«Duran Duran a été conçu pour une seule chose : vous inviter à faire le party!» a déclaré le chanteur Simon LeBon à mi-chemin du concert. À voir les milliers de spectateurs crier et lever les main dans les airs comme des ados surexcités, on avait envie de lui dire : «Mission accomplie.»

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