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Robin Williams, «un visiteur venu d’une autre planète»

NEW YORK - APRIL 27: (FILE PHOTO) (US TABLOIDS OUT) Actor Robin Williams appears onstage during MTV's Total Request Live at the MTV Times Square Studios on April 27, 2006 in New York City. It was announced on August 9, 2006 that Williams is seeking treatment for alcoholism after being sober for 20 years. (Photo by Peter Kramer/Getty Images) Photo: Getty Images
Gregory Wakeman - Metro World News

La mort de Robin Williams le 
11 août 2014 a provoqué une onde de choc partout dans le monde. Et si son public le connaît surtout pour ses comédies et son énergie pétillante, ses œuvres dramatiques étaient tout aussi spectaculaires.

Un coup d’œil à la filmographie du comédien nous rappelle que, bien qu’il nous ait quittés beaucoup trop tôt, Robin Williams a laissé derrière lui une panoplie d’œuvres à écouter et à apprécier, comme Good Will Hunting, qui lui a valu un Oscar en 1997.

Le documentaire Robin Williams: Come Inside My Mind, diffusé sur HBO, jette un regard aiguisé et émouvant sur la vie et la carrière de l’acteur. Métro a pu discuter avec l’imprésario de longue date de l’artiste et le producteur exécutif du film, David Steinberg.

Que vouliez-vous accomplir en produisant le documentaire?
J’ai été le manager de Robin pendant plus de 40 ans et, durant les 30 dernières années, on se parlait une ou deux fois par jour. On voyageait ensemble, on travaillait à sa comédie ensemble, on était très, très proches personnellement et professionnellement.

C’était donc à moi de compléter le cycle de cette relation, de boucler la boucle avec une œuvre finale portant sur le génie qu’il était. J’ai dit à HBO que je voulais explorer d’où venait ce génie, parce que ça serait intéressant pour les générations futures. C’était important qu’on ne mette pas l’accent sur la fin de sa vie, mais sa créativité, sur sa contribution à l’humour, pas seulement aux États-Unis, mais partout dans le monde. Ç’a vraiment été une belle expérience avec la réalisatrice Marina Zenovich et le producteur Alex Gibney. Selon moi, le film est un portrait honnête de la personne qu’il était.

Quand êtes-vous devenu l’imprésario de Robin Williams?
À l’époque, une autre compagnie s’occupait de sa carrière et je l’ai contacté pour m’occuper d’un autre de ses clients, Martin Mull. Finalement, Robin et moi avons grandi ensemble au sein de la compagnie. Il me demandait mon opinion sur certaines choses. Je lui confiais mes idées, mes observations. On a vraiment connecté sur le plan émotionnel, et on a commencé à dépendre de plus en plus l’un de l’autre. Même s’il n’avait certainement pas besoin de moi.

Étiez-vous impliqué dans sa transition vers des œuvres dramatiques?
Je sais que nous avons parlé de la direction de sa carrière. On avait une règle, quand il jouait dans Mork & Mindy : ses autres apparitions télévisées étaient très limitées. Je pense qu’il a fait quelques Tonight Show ici et là. Il ne faut pas oublier que Robin est un acteur formé à Julliard. Il voulait faire plus que de la comédie. Il adorait jouer, il adorait travailler. Quand il était en tournée, j’allais avec lui. Après avoir fait un spectacle pour 2 000 ou 3 000 personnes, on finissait dans plein d’autres spectacles d’humour partout aux États-Unis, où il se produisait gratuitement pour une heure ou deux. Il adorait le contact avec les gens. Parce que sa comédie se passait dans la tête de son public, il y créait des scènes, des scénarios. Je pense qu’il doit son style d’humour au fait que ses parents voyageaient beaucoup et le laissaient souvent seul. Ils lui rapportaient des jouets et des petits soldats. Il créait plein d’histoires dans sa tête pour ses personnages, puisqu’il était son propre partenaire de jeu. Et c’est pour ça qu’il inventait toutes sortes de voix, qu’il pouvait changer de personnage rapidement.

Et à partir de là, comment a-t-il évolué en tant qu’acteur et humoriste?
Robin était un visiteur venu d’une autre planète. Il a été largué ici, et les gens ont pu avoir un accès privilégié aux conversations qu’il avait dans sa tête. Parce qu’il les avait à haute voix. Alors que la majeure partie des gens passent leur temps à penser à ce qu’ils veulent dire, Robin, lui, passait son temps à dire ce qu’il voulait dire. Il n’avait pas de filtre.
Robin n’a jamais souhaité de mal à personne. Il n’attaquait pas les gens, il attaquait la stupidité, l’avarice et la malhonnêteté. Et ce qui lui passait par la tête sortait par sa bouche. En même temps, Robin réussissait à informer les gens. Je n’ai jamais connu quelqu’un d’aussi cultivé. Personne. Il pouvait parler de médecine, de médecine nucléaire, de la guerre, de politique, de l’injustice…

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