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Entrevue avec Jonathan Roy, sportif au cœur tendre

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Avec son premier album, What I’ve Become, Jonathan Roy veut montrer ce qu’il est devenu. Aujour­d’hui, à 20 ans, il n’est plus le gardien de but colérique qui a fait les manchettes l’an dernier, mais un auteur, compositeur et interprète qui met ses émotions en paroles et en musique.

Le fils de Patrick Roy offre sur ce premier effort des compositions folk, parmi lesquelles se glissent des pièces plus pop.

Présentement, le nu­méro 30 des Remparts de Québec réfléchit à la poursuite de sa carrière sportive, mais une chose est sûre, il compte bien en tenter une musicale.   

En 2008, tu faisais du hip-hop, mais What I’ve Become est plutôt folk et pop. Pourquoi ce changement de style?
J’ai pris de la maturité. Quand j’avais 15-16 ans, je tripais sur le hip-hop. À l’âge de 17-18 ans, j’ai évolué. J’ai trouvé un style qui me ressemble plus.

Depuis quand désires-tu enregistrer un album?
Ça ne fait pas longtemps. Je ne pensais jamais faire un disque, je pensais devenir joueur de hockey. Mais il y a un an environ, j’ai réalisé que je n’avais pas le potentiel pour jouer dans la Ligue nationale de hockey ou la Ligue américaine de hockey. Il fallait que je me trouve une autre passion. J’ai tout de suite pensé à la musique, qui a toujours fait partie de ma vie. J’ai commencé à écrire de la poésie à 14 ans et des chansons à 16 ans.

Est-ce que tu vas arrêter complètement le hockey?
Je ne sais pas encore. Je suis en période de réflexion.

Tu signes tous les textes de l’album. Qu’est-ce qui t’inspire pour écrire?
Toutes les histoires qui se passent dans ma vie. Mes histoires d’amour, mes colères : tout est là-dedans. La musique, pour moi, c’est vraiment une manière de m’exprimer. Des artistes comme John Mayer, Jason Mraz ou Jack Johnson sont aussi des inspirations.

Pourquoi as-tu décidé d’écrire en anglais?
Je ne sais pas écrire et lire en français. Je suis parti à 5 ans de Montréal et je suis resté au Colorado jusqu’à l’âge de 16 ans. Je suis des cours. J’adore le français et j’aimerais m’améliorer. J’aimerais même faire un album en français un jour.

Est-ce que tu as déjà suivi des cours de chant?
Je chante depuis un an, mais je n’ai jamais suivi de cours de chant.

Pourquoi as-tu appelé ton album What I’ve Become?
C’est un peu ce que je suis devenu après avoir été un joueur de hockey. Je suis maintenant un chanteur. Si les gens me donnent une deuxième chance et écoutent ma musique, ils vont voir qui je suis vraiment.

Pourquoi parles-tu de deuxième chance?
Je pense que les gens ont une image de moi qui se limite à ce qu’ils ont vu à la télévision. Ce n’est pas la plus belle chose de moi qu’ils ont vue et j’en suis conscient. C’est très important pour moi de changer cette perception, et je pense pouvoir y arriver avec ma musique.

Certains sportifs, comme Jacques Villeneuve, se sont lancés dans la musique, mais n’ont pas eu beaucoup de succès. Est-ce que la critique te fait peur?
Je pense que Jacques a fait son disque pour s’amuser. Il avait déjà une carrière, il voulait faire un trip. Moi, je fais ça pour m’amuser, mais j’aimerais faire carrière là-dedans. J’ai vécu avec la critique toute ma vie. Je suis capable de vivre avec.

Quels outils ta carrière sportive t’a-t-elle donnés pour affronter ta nouvelle carrière musicale?
Au hockey, je jouais devant 15 000 personnes. J’ai appris à vivre avec cette pression. Je m’en vais sur le stage et je m’amuse. Honnêtement, j’adore ça. C’est même un peu plus trippant que le hockey, je pense!

Sur la pochette de l’album, ton nom de famille est dans l’ombre. Est-ce que tu souhaitais éviter qu’on t’associe à ton père?
Non, je suis fier d’être le fils de Patrick Roy. Mon père a fait de grandes choses. Mais peut-être qu’un jour, avec ma musique, je vais arriver à m’en détacher un peu.

Est-ce qu’il t’a aidé financièrement à réaliser ton album?
Non, mon père ne m’a pas donné une cenne! C’est Richard Samson, qui est aussi avec The Lost Fingers, qui a produit l’album. Je ne voulais pas faire quelque chose qui soit associé à mon père. Je voulais faire mes propres affaires. J’avais envie de commencer comme tous les autres. C’est sûr que je suis chanceux et que j’ai des contacts grâce à mon père. Je les utilise, mais je pense que c’est mon travail qui va faire le reste.

Le 31 décembre 2008, est-ce que tu as écouté le Bye Bye?
Oui et ça ne m’a pas affecté. Je savais que j’allais faire l’objet d’un sketch. Je pense que je n’ai pas besoin de critiquer le Bye Bye, il a déjà été assez critiqué.

What I’ve Become
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