Soutenez

Mathieu Paquin, ébéniste pour avions

Photo: Daphné Caron/Urbania

Quand on a su que le chum d’une de nos connaissances était ébéniste pour Bombardier, on s’est dit : «Quoi, du bois? Dans des avions?» On a vraiment trouvé ça fou. Entrevue avec Mathieu Paquin.

Dans les avions, on est habitués de voir du plastique et du métal, mais pas du bois. Pour quels genres d’avions vous travaillez au juste?
On fait le mobilier des avions d’affaires ou des jets privés. Dans certains modèles, il n’y a pas de meubles, d’autres en ont plusieurs, ça dépend des clients.

Qui sont vos clients? Donald Trump? Céline Dion?
On ne sait pas qui ils sont parce que les pièces auxquelles on travaille sont numérotées pour assurer la confidentialité de nos clients. Ça peut être des compagnies ou des particuliers qui ont les moyens. On s’entend que ce n’est pas donné, un avion, et c’est du mobilier de luxe.

Quel genre de meuble on trouve, dans un avion privé?
Des aires de repos, des lits, des douches, etc. On peut trouver un peu de tout. C’est sûr que le fuselage d’un avion ne s’étire pas à l’infini, donc on a des contraintes d’espace.

Devez-vous utiliser un type de bois particulier?
On n’utilise pas beaucoup de bois massif parce que c’est lourd, c’est inflammable et ça se travaille mal. On emploie donc un matériau plus stable, qu’on recouvre de bois. L’essence est au choix des clients. Souvent, ils font appel à des designers. Le produit final peut être très impressionnant. Il y a des gens qui réfléchissent à la hauteur à laquelle les têtes d’ogive, le motif qu’on trouve dans le bois, doivent arriver pour que ça fasse beau. C’est du très haut de gamme.

Est-ce que votre travail ressemble à celui d’un ébéniste ordinaire?
Pas du tout. Quand je suis arrivé, j’avais 10 ou 11 ans d’expérience en ébénisterie traditionnelle, mais je n’aurais pas su quoi faire dans l’atelier parce qu’on utilise des techniques uniques à l’aviation et on doit respecter des normes très strictes.

Comme?
Moi, si j’ai un problème, je ne peux pas décider de déplacer une vis d’un quart de pouce, parce que je ne sais pas quelle conséquence ça peut avoir sur l’avion. Je dois demander à un ingénieur de trouver une solution. Dans un avion, chaque millimètre compte. Le degré de précision doit être extrême!

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.