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Réal Béland : Ô Kanah D'ha

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Kanah D’ha n’est pas un garçon comme les autres. Il est un Canadien né dans un corps d’Indien et vit avec sa famille dans la ville de Kuchaman. Dès qu’il ouvre la bouche, il en sort des expressions québécoises et il ne peut s’empêcher de chanter des succès de la Belle Province comme Donne-moi au moins ma chance et Embarque ma belle, popularisés respectivement par Les B.B. et Kaïn. Même si ses compatriotes ne comprennent pas un mot de ce qu’il raconte, ils font de lui une vedette.

Mais Kanah D’ha commet un impair quand il décide de traduire les paroles d’une de ses chansons, Pas capable de tirer ma vache, en indien. Profanant la notion de vache sacrée en Inde, il est désavoué et quitte son pays d’origine pour le Canada, où le système d’immigration lui causera bien des problèmes…

Qui est assez fou pour inventer un personnage aussi farfelu avec des aventures aussi abracadabrantes? Réal Béland. C’est à lui que l’on doit cet Indien né Canadien, vedette du téléfilm Kanah D’ha.

Après le faux documentaire Live in Pologne, l’humoriste récidive avec Kanah D’ha, une fiction qui nous transporte autant dans l’atmosphère de Bollywood qu’au chic restaurant québécois Madrid, sur la 20.

«C’est après avoir vu un vidéo d’un homme qui re-prenait Thriller de Michael Jackson à l’indienne que j’ai eu l’idée d’inventer le personnage de Kanah D’ha», explique Réal Béland.

À la découverte de l’Inde

C’est au réalisateur Pierre Paquin et au co-scénariste Daniel Michaud que l’humoriste a ensuite confié le mandat d’écrire le scénario de ce téléfilm tourné au coût de 500 000 $, en Inde et au Québec.

Tout ce beau monde est parti au pays du Taj Mahal en novembre 2008. L’équipe de tournage y est restée un mois, tandis que le comédien vedette du film y a passé deux semaines, deux semai­nes inoubliables.

«L’Inde, c’est merveilleux, triste, beau, laid, tout en même temps, rapporte le comique. Les premiers jours, tu as un gros choc, mais plus ça va, plus tu t’habitues. Tout le monde a été malade dans l’équipe. C’était une aventure assez spéciale, d’autant plus qu’on avait un film à faire.»

Seul comédien québécois du tournage en Inde, Réal Béland a travaillé avec des comédiens non professionnels indiens et, en prime, avec un traducteur pas toujours efficace…

Les rôles des membres de sa famille ont été donnés à une famille de saltimbanques qui travaillaient dans un restaurant. Celui du gourou essayant de guérir Kanah D’ha de son mal étrange a été offert à un vrai sorcier âgé de 35 ans, mais qui en paraît 70 à l’écran.

Patrick Bourgeois des B.B. et Steve Veilleux de Kaïn ont quant à eux accepté de jouer leur propre rôle. Ils commentent à l’écran le fait que Kanah D’ha chantent leurs chansons bien qu’il ne les ait jamais entendues.

Quant au rôle du méchant, il  a été attribué à nul autre que Normand L’Amour, qui joue son propre rôle, mais aussi celui du chanteur frustré à qui Kanah D’ha vole la vedette au Madrid.
«Normand L’Amour, c’est Christian Tétraut et moi qui l’avons fait découvrir à la radio il y a 13 ans, souligne Réal Béland. Il a adoré son expérience de comédien. Il nous a dit : « 22 fois merci; enfin je joue un rôle! »»

Pour l’instant, Kanah D’ha est présenté uniquement à la télévision payante, mais Réal Béland espère bien que le téléfilm prendra le chemin des clubs vidéo. En plus de continuer à se promener un peu partout au Québec avec son spectacle Simplicité volontaire et de commencer le tournage de la nouvelle saison des Boys, l’humoriste espère bien repartir en voyage à l’automne pour son nouveau projet cinématographique à saveur écologique, Dame nature est une pas propre.

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