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Inglourious Basterds: Réécrire l'histoire

Marc-André Lemieux - Métro

Changer le cours de l’histoire : on en a tous rêvé et Tarantino l’a fait.

Le cinéaste avoue toutefois que réécrire le passé ne faisait pas partie de ses plans lorsqu’il a enta­mé la rédaction d’Inglou­rious Basterds (Le commando des bâtards), il y a plus de 10 ans.

«J’étais prêt à respecter l’histoire jusqu’au moment où j’ai réalisé que mes personnages ne savaient pas ce qui les attendait, ils ne connaissaient pas le rôle qu’ils devaient jouer dans le scénario, raconte le réalisateur. À partir de ce moment-là, je n’avais plus aucune restriction!»

«La plupart des auteurs ont le même problème : leurs personnages ont une voie tracée d’avance. Ils pourraient bifurquer et emprunter des sentiers plus sinueux, mais on les en empêche parce qu’on ne peut pas le concevoir, ajoute-t-il. Moi, je ne me suis jamais mis ce genre de barrières. Je vais là où mes personnages me mènent.»

Une héroïne «tarantinesque»
Dans Inglourious Basterds, Quentin Tarantino plonge dans la France occupée de 1940, tandis que commence la Seconde Guerre mondiale. Au fil de ce long métrage, l’itinéraire sanglant d’une troupe de soldats juifs américains – surnommés les «bâtards» – recoupe le tragique parcours de Shosanna, une adolescente juive française assoiffée de vengeance.

Interprétée par Mélanie Laurent, cette dernière s’inscrit – avec Jackie Brown (Pam Grier), Abernathy (Rosa­rio Dawson dans Death Proof) et La mariée (Uma Thurman dans Kill Bill) – dans la lignée des héroïnes «tarantinesques».

«Quentin est le réalisateur préféré des actrices : il conçoit des personnages de guerrières alors que, trop souvent, on doit jouer le rôle de la copine,  de la mère ou de la jeune ingénue, observe l’actrice de 26 ans. Shosanna est une battante. Après avoir été témoin du massacre de sa famille, elle a trouvé la force de vivre encore plus intensément. C’est une vraie battante.»

Les idées noires
Eli Roth voue également une admiration sans bornes à l’Å“uvre de Quentin Taran­tino. Selon lui, Inglourious Basterds est l’Å“uvre la plus achevée du cinéaste américain.

«Ce n’est pas qu’un autre film sur la Seconde Guerre mondiale : c’est un film d’action, c’est un drame, c’est une comédie… En bref, c’est un film de Quentin Tarantino! Ça a la tension de Reservoir Dogs, le style de Pulp Fiction, l’attitude de Jackie Brown, l’action de Kill Bill et l’adrénaline de Death Proof», dit l’acteur et réalisateur, à qui l’on doit les drames d’horreur Cabin Fever et Hostel.

Dans Inglourious Basterds, Roth incarne Donowitz, l’un des hommes du lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt). Mieux connu sous le nom de Bear Jew, le violent sergent a bâti sa réputation en fracassant le crâne de nazis au moyen d’un bâton de baseball.

Eli Roth a dû explorer certaines idées sombres pour entrer dans la peau de son personnage et exprimer avec la plus grande justesse sa fureur et sa rage. Le comédien a entre autres songé à ses grands-parents, originaires de Pologne, d’Autriche et de Russie, qui ont été contraints de fuir leur terre natale à cause de l’Holocauste.

«Ce fut une expérience vraiment épuisante. Penser à toutes ces horribles choses, c’est de la torture. Mais je savais qu’il fallait que je passe par là pour offrir la performance la plus réaliste, raconte-t-il. Je l’ai fait pour Quentin, quel­qu’un en qui j’ai confiance.»

Avec la participation de Jérôme Vermelin de Métro France

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