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Gossip et le poids du succès

Talia Soghomonian - Métro Paris

Beth Ditto est en train de se changer.

Elle enfi­le une robe noire simple mais élégante, un vrai contraste avec sa peau porcelaine. Et pas besoin d’accessoires : ses yeux ont l’air de deux papillons avec son maquillage.

La chanteuse et ses deux comparses de la formation Gossip, Hannah Billie et Nathan Howdeshell, font carrière depuis près d’une décennie, mais ce n’est que tout récemment, grâce à la parution du tube Heavy Cross, tiré de leur nouvel opus Music for Men, qu’ils connaissent un succès à grande échelle.

Sophistiquée et mêlant le punk et le disco, la voix de Ditto ressemble par moments à celle de Chaka Khan. «Merci, c’est un compliment!» dit-elle, enthousiaste. Car même si elle vient d’être catapultée dans les hautes sphères de la gloire, la jeune femme de 28 ans a gardé les deux pieds sur terre…

Nous avons discuté avec Beth Ditto, la chanteuse des nouveaux poids lourds du disco-punk.

Ce nouvel album est plus sophistiqué que le précédent, mais reste très énergique. Comment avez-vous abordé l’enregistrement?
Nous voulions travailler de la façon la plus simple possible, pour faire un disque que nous n’aurions aucun mal à jouer live. Nous ne voulions pas d’instruments superflus, rien que nous ne serions pas capables de reproduire.

Est-ce vous qui avez retenu les services de Rick Rubin, le réalisateur des Red Hot Chili Peppers et des Beastie Boys?
Non, c’est lui qui est venu nous chercher. Va savoir pourquoi! C’est quelqu’un qui est passionné par la musique et les nouveaux groupes, et qui voulait juste nous aider à faire le meilleur disque possible. Le plus merveilleux, c’est qu’il n’a pas tenté de nous imposer quoi que ce soit.

Trouves-tu que les médias parlent trop de ton poids?
Je ne tape jamais mon nom sur Google et je préfère ne pas lire ce qu’on écrit sur moi. Parce que je crois que ça pourrait sérieusement m’énerver! En revanche, mon poids est une vraie question politique, et ça ne me dérange pas du tout d’en parler, bien au contraire!

On parle beaucoup de ton allure, du fait que tu n’entres pas dans les canons de beauté actuels…
Je ne suis pas dupe. Beau­coup de gens m’ont dit que j’étais jolie parce qu’ils pensent que c’est ce que j’ai envie d’entendre, ou parce que c’est leur façon d’être polis. La vérité, c’est que je me moque de ce qu’ils pensent.

Vous avez créé le groupe en Arkansas, là où tu es née, mais vous vivez tous à Por­t­land. Pourquoi pas une ville plus rock comme Seattle?
Nous voulions nous installer dans la prochaine grande ville à la mode. Donc ni L.A., ni Seattle, ni San Francisco! À Portland, il y a une forte communauté gaie, les gens sont tolérants. Et puis c’est une ville où il fait bon vivre. On ne ressent pas l’urbanisation comme dans la plupart des grands centres américains.

Gossip
Au National
Ce soir à 21 h 30

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