Xavier Caféïne : Philosophe zen
Derrière son look punk et ses yeux soulignés au khôl, Xavier Caféïne cache une fascination pour les arts martiaux et le code de conduite des samouraïs.
Depuis quelques années, le chanteur est en «voyage martial» et a essayé autant la boxe japonaise que le kung-fu. Il baigne aussi dans une littérature qu’il qualifie de martiale, que ce soit L’art de la guerre de Sun Tzu, les écrits de Marc Aurèle ou ceux sur le bushido. Xavier Caféïne est intéressé par ces ouvrages philosophiques qui, selon lui, sont des appels à la spiritualité.
Ce n’est donc pas surprenant qu’il ait appelé son nouvel opus Bushido, d’un terme japonais signifiant «la voie du guerrier».
«Je n’ai pas écrit un code de conduite de samouraï, je n’ai pas fait un album concept sur le bushido en tant que tel, explique le chanteur. J’ai choisi ce nom pour donner un ton à
l’album dans lequel il y a une espèce d’urgence de changer les choses, un désir de redevenir droit, de cesser de faire l’autruche et d’utiliser la langue de bois.»
Sur Bushido, le musicien continue sur la lancée qu’il a amorcée avec Gisèle en 2006, et qui lui a permis d’obtenir la reconnaissance du public après des années à faire de la musique avec différents groupes. Xavier Caféïne y offre 11 morceaux et VivA, une reprise de la formation allemande Keu!
Ses compositions punk-rock-pop sont toujours aussi énergiques et ses paroles sont toujours un exutoire et une façon pour lui d’exprimer sa vision du monde.
«Les gens disent souvent : « Tu ne te gênes pas pour dénoncer. » Je ne dénonce pas tant que ça, je fais un portrait de ce que je vois autour de moi, affirme le multi-instrumentiste. Les gens aujourd’hui ont une fascination pour le contrôle. Ils mettent tout sur leur iPhone et se disent : « Si je perds mon iPhone, ma vie est finie. » C’est une obscénité de dire ça! Moi, je viens de me refaire ploguer le téléphone. Je ne l’ai pas eu pendant un mois et je commençais à être bien. Je n’ai jamais eu de cellulaire de ma vie!»
Si sur Bushido Xavier Caféïne y va de plusieurs coups de gueule poétiques, il affirme par contre que sa dernière offrande est sa plus positive jusqu’à ce jour.
«C’est un appel à la lumière, dit-il. Tout ne va pas mal dans la vie.»
Cavalier seul
Sur son dernier opus, le jeune homme originaire de l’Outaouais a fait cavalier seul et joue de tous les instruments : guitare, basse, batterie et claviers.
«C’est intéressant d’être tout seul dans le laboratoire», souligne-t-il.
Il s’est par contre fié à la bonne oreille des réalisateurs Adrian Popovich (guitariste des Tricky Woo) et Joseph Donovan (ancien guitariste des Dears) pour mener à terme son nouveau projet. Et il n’a jamais songé à l’accueil qui serait réservé à celui-ci pendant sa création.
«Je me suis fait un album que j’aimais sans penser à la critique, note l’auteur, compositeur et interprète. Pour Gisèle, je n’avais pas pensé à ça non plus. Ma mission est de continuer à faire des albums qui sont en constante évolution. Ma job à moi, c’est de travailler sur ce que je considère être bon. J’en écris, des mauvaises chansons, mais c’est juste que je ne les enregistre
pas!»
Bushido
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