Marie-Mai : La tête de l'emploi
Depuis quelque temps, Marie-Mai sent que les gens la regardent d’une autre façon. «On me traite différemment, dit-elle en entrevue. J’ai l’impression qu’on me prend plus au sérieux qu’avant.»
Comment expliquer ce phénomène? À première vue, tout porte à croire que le succès remporté par la chanteuse depuis sa sortie de Star Académie en 2003 pourrait être à l’origine de ce renversement drastique de perception.
Après avoir écoulé plus de 170 000 exemplaires de ses deux premiers albums, rempli le Centre Bell à deux reprises et remporté son premier prix Félix, Marie-Mai n’a presque plus besoin de présentation.
Étant donné que sa réputation n’est plus à faire, il est normal que les personnes qui l’entourent lui accordent une plus grande crédibilité, non?
Sans doute, mais comme la jeune femme de 25 ans s’amuse à le souligner, ce changement d’attitude est beaucoup plus imputable à sa nouvelle teinte de cheveux qu’à sa collection grandissante de succès.
«Depuis que je suis brune, on dirait que les gens m’écoutent plus, indique-t-elle en riant. Ça ne m’avait jamais fait ça avant. Quand je me suis teint les cheveux en roux, je n’ai pas senti de différence, mais là, j’en remarque une énorme!»
Le dévoilement de sa crinière, qui coïncide avec la sortie de son troisième album, n’est pas le fruit du hasard, avoue la principale intéressée, qui se défend toutefois de miser davantage sur sa dernière transformation que sur ses nouvelles compositions.
«Pour moi, l’image vient complémenter la musique, et en tant que chanteuse, je peux me permettre ce genre de folies, souligne-t-elle. Cela dit, je ne voudrais pas que mon look prenne le dessus sur mes chansons.»
Intensité rock
Version 3.0 arrive dans les bacs deux ans après la sortie de Dangereuse attraction. Comme son prédécesseur, ce nouvel opus compte sur des titres pop-rock teintés d’électro signés par Marie-Mai et son copain, Fred St-Gelais.
«Je voulais un album intense de a à z, même dans les ballades», indique l’auteure-compositrice.
Dans sa tâche, Marie-Mai a aussi été épaulée par le Canadien Rob Wells, mieux connu pour ses collaborations avec les Backstreet Boys et Miley Cyrus.
«Fred et moi, on a une façon établie de travailler : c’est notre troisième album et ça fait cinq ans qu’on est ensemble, explique Marie-Mai. L’arrivée de Rob Wells nous a ouvert des portes. Ça nous a fait sortir de notre zone de confort.»
S’il est encore question d’amour sur bon nombre de morceaux, le plus récent CD de la chanteuse traite aussi de deuil (J’attendrai mon tour), de toxicomanie (Plaisirs amers) et du sort
de la planète (Rebâtir notre histoire).
«Je voulais parler de ces sujets plus sérieux, mais pas de façon négative, parce que je trouve qu’il y a beaucoup de chansons du type « Il nous reste cinq minutes à vivre », indique-t-elle. Je suis une fille positive. Je veux apporter un message d’espoir aux gens.»
Ambitions bilingues
Marie-Mai n’a jamais caché son désir de faire carrière dans la langue de Shakespeare. C’est d’ailleurs avec une pièce en anglais, Do You, que se conclut Version 3.0.
«C’est sûr que j’aimerais ça, enregistrer un album en anglais, mais je prends mon temps et je suis consciente que ça ne se fera pas dans la prochaine année», note celle qui donnera le coup d’envoi de sa tournée à l’hiver 2010.
«Mais si l’occasion se présente, je vais sauter dessus!» ajoute-t-elle.
Entre-temps, Marie-Mai rêve d’écrire des chansons pour des stars américaines de la pop comme Rihanna et Gwen Stefani. «Je verrais ça comme un bel accomplissement», dit-elle.
Version 3.0
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