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Audrey Tautou : Figure de style

C’est avec un large sourire et une poignée de main invitante qu’Audrey Tautou nous reçoit dans sa chambre d’hôtel. Après avoir commandé un verre d’eau, l’actrice au teint de porcelaine s’assoit, se penche dans notre direction et nous fixe de ses grands yeux noirs. L’entrevue vient à peine de commencer et nous voilà déjà charmé.

La chaleur de la comédienne est telle qu’on ne peut s’empêcher de sourciller au moment où celle-ci nous révèle qu’elle partage le tempérament farouche de Coco Chanel, la célèbre styliste française qu’elle incarne dans la dernière réalisation d’Anne Fontaine (Nettoyage à sec, La fille de Monaco).

«Je suis née comme ça, avec ce petit côté sauvage, déclare-t-elle. Je dis ce que je pense. Je ne suis pas hypo­crite. En fait, je suis une très mauvaise menteuse.»

Mais n’est-ce pas problématique, pour quelqu’un qui gagne sa vie à raconter des histoires, de ne pas savoir mentir?

«Ça n’a absolument rien à voir!» s’exclame Mlle Tautou en riant.

L’esprit Chanel
Librement adapté de L’irré­gulière, le livre d’Edmonde Charles-Roux, Coco avant Chanel s’attarde aux années de formation de la créatrice : de la pauvre chanteuse de cabaret à l’amoureuse passionnelle, en passant par la couseuse frustrée et l’apprentie courtisane.

À défaut d’illustrer le triomphe de la modiste, le long métrage montre la naissance d’un style qui, encore aujourd’hui, définit la femme moderne. On y voit notamment comment, à la suite d’une randonnée à cheval, la jeune rebelle remise ses corsets rigides et ses robes à plumes au profit de vêtements simples et pratiques dont l’esthétique s’inspire d’une vie dynami­que.

À l’écran, il s’agit d’un virage à 180 degrés pour Audrey Tautou qui, il y a trois ans, collectionnait les bijoux étincelants et les décolletés plongeants dans Hors de prix.

À des kilomètres d’Irène, son personnage de libertine pimpante dans la comédie de Pierre Salva­dori, Coco avant Chanel correspond davantage à l’esprit de sa vedette principale.

«Hors de prix m’a permis de mesurer l’effet qu’une femme qui s’habille sexy peut avoir sur la gent mascu­line. Je ne l’avais jamais expérimenté… raconte la comédienne. Cela dit, je préfère la mentalité de Chanel, qui a inventé une forme de séduction qui ne reposait pas que sur l’apparence de la femme, mais sur sa personnalité, sa singularité, sa force de caractère.»

Tautou ou rien
Pour incarner Gabrielle Bonheur Chanel, dite Coco Chanel, Anne Fon­taine ne voyait person­ne d’autre qu’Audrey Tau­tou, à qui elle a demandé de se joindre à l’aventure avant même d’avoir achevé l’écriture du scénario.

«Quand on a vu les photos de Coco Chanel jeune, sa silhouette de petit garçon qui tranchait avec celle beaucoup plus voluptueuse des autres femmes, ça nous apparaît comme une éviden­ce, indique la cinéaste. Et avec une comédienne extraordinairement juste comme Audrey, je n’avais pas le sentiment qu’on allait imiter Chanel; on allait réussir à la réincarner.»

Coco avant Chanel
En salle dès le 25 septembre

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