Fred Pellerin pousse la chansonnette en solo
Il le fait dans ses spectacles depuis des années, il l’a fait avec son frère pour un album qui a remporté en 2008 le Félix de l’album traditionnel de l’année, et c’est maintenant seul que Fred Pellerin pousse la chansonnette sur un disque intitulé paradoxalement Silence. Le conteur délaisse ici les reels pour proposer des interprétations folks de titres de Gilles Vigneault et de Félix Leclerc, mais aussi de Serge Reggiani ou de David Portelance, un «gars rencontré au Festival de la chanson de Granby».
Sans compter une pièce écrite un soir de «grand arrosage» par ses amis Manu Trudel et Renée Houle, une autre popularisée par Willie Lamothe, et trois sorties de la plume même de l’ambassadeur de Saint-Élie-de-Caxton. Fred Pellerin n’a pas sué sang et eau pour créer cette première offrande, dans le sens où les 12 morceaux de Silence traînaient ici et là depuis des années.
Il n’a donc eu qu’à les regrouper, avec l’aide du réalisateur Jeannot Bournival. Douleur, de Félix Leclerc, il l’avait interprétée sur l’album hommage au poète de l’Île; Quand vous mourrez de nos amours, de Gilles Vigneault, il l’avait chantée à l’émission de Monique Giroux; et La mort, elle, provient de son spectacle L’arracheuse de temps. «Le soir, avec Jeannot, on faisait une toune de même, explique le conteur. On a eu un an de « zigonnage » à faire ça à temps « pardu », à soirs libres. On ne s’est pas cassé les horaires pour se faire des moments de travail. C’est des soirées de fun qu’on se faisait de toute façon, alors on s’est dit, notre fun, on va se le faire en studio.»
Le Fred Pellerin qu’on découvre sur Silence est beaucoup plus posé que celui qu’on voit en spectacle, avec des interprétations en douceur et en émotion. C’est que le principal intéressé explore un autre pan de sa personnalité avec la musique. «Ce sont des émotions complètement différentes que je vis en faisant de la musique, dit-il. Quand je conte, c’est plus survolté, c’est beaucoup plus drôle. Ça fait des flammèches dans la tête. La musique, ça fait des flammèches ailleurs, c’est plus tranquille. C’est une autre ambiance.»
Tout « show »
Ceux qui voudront voir le blondinet à lunettes pousser la chansonnette sur scène seront heureux d’apprendre qu’il défendra Silence cet été, dans le village qui l’a vu grandir, pour une quinzaine de représentations. Point à la ligne. «Je ne ferai jamais de tournée avec ça, dit Fred Pellerin. Ça va se passer uniquement à Saint-Élie, pour créer quelque chose de spécial.»
Les représentations de son spectacle L’arracheuse de temps, qu’il compte présenter jusqu’à la fin 2010, le chanteur les aligne par contre jusqu’à Paris, d’où il revient tout juste et où il a fait un tabac. «J’ai passé 5 semaines au Théâtre du Rond-Point à Paris, et même si ça fait 40 fois que je vais de l’autre bord, cette fois-ci il s’est vraiment passé de quoi, note-t-il. Les gens faisaient la file au cas où il y aurait eu des annulations. La prochaine fois que je vais y aller, il va falloir que je joue dans une salle plus grande. Je ne sais pas pourquoi, mais les Français braillent plus dans mon show que les Québécois!»
Un autre film
Fred Pellerin vient de remettre à ses producteurs et au réalisateur Luc Picard la 14e version d’un scénario de film inspiré de son spectacle Comme une odeur de muscles. Pour des raisons budgétaires, le conteur a dû apporter plusieurs changements à son histoire. «Des fois, on me dit : « La page 96, elle vaut 600 000 $! » rapporte Pellerin. Faire voler un taureau en show, ça coûte pas mal moins cher!» Il s’agirait de la seconde incursion de Fred Pellerin dans le monde du cinéma. Le conteur a en effet signé l’an dernier le scénario du film Babine. «Je suis rendu pas mal meilleur, assure-t-il. Je suis même en train d’écrire l’adaptation cinématographique de L’arracheuse de temps en cachette!»
Pour plus de détails sur l’artiste, visitez le site de Fred Pellerin
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