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«Rebelle» de Kim Nguyen en lice pour les Oscar

MONTRÉAL – Le réalisateur québécois Kim Nugyen trouve tout à fait surréaliste que son quatrième long métrage, «Rebelle», soit en lice pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère aux côtés d’oeuvres de cinéastes comme Michael Haneke.

«De voir qu’on fait partie de cette sélection, c’est vraiment incroyable», s’est exclamé M. Nguyen en conférence téléphonique vendredi. «Michael Haneke, c’est un réalisateur qui est hautement respecté et que j’admire, mais qui me semble distant, dans un autre monde que le mien. Alors, il y a quelque chose de surréaliste à me voir tout à coup sur la même liste que lui.»

Outre «Rebelle» et «Amour» de M. Haneke, les autres finalistes sont «No» de Pablo Larrain, «A Royal Affair» de Nikolaj Arcel, «Intouchables» d’Olivier Nakache et Éric Toledano, «The Deep» de Baltasar Kormakur, «Kon-Tiki» de Joachim Ronning et Espen Sandberg, «Beyond the Hills» de Cristian Mungiu et «Sister» d’Ursula Meier.

Les cinq nominés seront choisis parmi les neuf films dévoilés vendredi, qui ont eux-mêmes été retenus à partir d’un bassin de 71 productions.

Malgré la frénésie qu’il a ressentie en apprenant que «Rebelle» faisait partie des neufs productions à avoir franchi la première étape de sélection en vue des Oscar, Kim Nguyen a dit garder la tête froide non seulement en raison de la compétition féroce mais aussi parce qu’il est conscient qu’une victoire ou une défaite dans ce domaine relève d’un ensemble de facteurs sur lesquels il n’a peu ou pas de contrôle.

«Ma perspective par rapport aux festivals, aux concours, aux prix, a beaucoup changé au fil des dernières années et je dirais que je suis plus serein, a-t-il confié. Maintenant, ces événements ont surtout une importance pragmatique pour moi, dans le sens où ils peuvent beaucoup m’aider pour mes prochains projets.»

Fable moderne située en Afrique subsaharienne, «Rebelle», qui porte le titre «War Witch» en anglais, met en scène Komona, une adolescente de 14 ans qui raconte à l’enfant qu’elle attend son passé de soldate et son histoire d’amour avec un jeune homme de 15 ans appelé Le Magicien.

Le long métrage, quatrième de Kim Nguyen après «Le marais», «Truffe» et «La cité», a remporté jusqu’à maintenant neuf récompenses internationales, dont l’Ours d’argent de la meilleure actrice pour la jeune Congolaise Rachel Mwanza, qui interprète l’héroïne, et une mention spéciale du jury oecuménique à Berlin.

En dépit de sa résolution de rester calme, le cinéaste a admis que les trois prochaines semaines, soit la période qu’il lui faudra attendre avant l’annonce des nominations officielles le 10 janvier, allaient être difficiles.

«Je vais aller dans les montagnes avec ma famille pour faire du ski et je vais essayer de faire tout sauf penser à ça», a-t-il indiqué, disant à la blague qu’il n’était pas content que l’académie lui impose cette attente insoutenable.

Et si «Rebelle» est retenue pour la 85e cérémonie des Oscar le 24 février?

«Je pense que mes producteurs et moi allons nous faire une bonne bouffe entre amis et qu’on va ensuite commencer à paniquer parce qu’il ne nous restera qu’un mois avant de se rendre là-bas», a conclu M. Nguyen.

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