Mark Ronson: Le golden boy de la pop

Le producteur d’Amy Winehouse, Mark Ronson, parle de son troisième album. Rencontre
avec un homme de l’ombre qui ne devrait pas le rester.

En 2007, la diva soul Amy Winehouse explose avec Back to Black. L’homme derrière ce succès, c’est Mark Ronson, 35 ans, DJ et producteur que toute la Grande-Bretagne s’arrache. Robbie Williams, Lily Allen, Adele et les Kaiser Chiefs ont tous déjà fait appel à lui. Avouons que le garçon est allé à bonne école. Son beau-père est Mick Jones, le guitariste de Foreigner, et son meilleur pote de récré n’est autre que Sean Lennon.

On le retrouve aujour­d’hui avec Record Collection, son troisième album solo sur lequel les sons Motown ont été troqués contre des synthétiseurs. «Entre mon deuxième opus Version et ma collaboration avec Amy, les gens ont fini par m’associer à un certain style. Un son Ronson, avoue l’intéressé. À force de lire ça partout, j’ai décidé de changer de registre pour surprendre.»

Un virage opéré sous la houlette de Nick Rhodes, le claviériste de Duran Duran dont Mark a produit le prochain disque : «Il m’a démontré que les synthés peuvent dégager un son élégant.» Ronson a poussé le vice jusqu’à inviter une autre icône de l’époque, le sulfureux Boy George, sur Somebody to love me, un morceau qui rappelle furieusement le mythique Do you really want to hurt me? de Culture Club. «Il y a un lien fort entre ma chanson et la sienne. Elles sont poignantes, avec un rythme reggae chez lui, afro chez moi. Il était évident de l’inviter.»

Au fait, qu’en est-il de ses relations avec la délurée Winehouse ? Fin septembre, la chanteuse a eu des mots très durs à propos de son producteur sur Twitter, avant de s’excuser aussi vite. «Amy est une fille qui a énormément de talent ; c’est grâce à elle que j’en suis là, explique Mark Ronson, très diplomate. On a collaboré ensemble sur un prochain album hommage à Quincy Jones. Maintenant, je ne peux pas décider pour elle de quoi le futur sera fait!»