Annie Blanchard: On peut sortir la fille de l'Acadie…
Même si elle vit à Montréal depuis quelques années, Annie Blanchard continue d’être fortement attachée à ses racines acadiennes. «Je me suis adaptée au Québec, mais on n’oublie jamais d’où on vient, et c’est important pour moi, en tant qu’artiste, de toujours garder un morceau de l’Acadie dans ce que je fais», explique la chanteuse, qui lance demain son deuxième album en carrière, Marcher vers le Nord.
C’est d’ailleurs pour faire honneur à ses origines qu’Annie Blanchard a choisi d’inclure dans son disque le titre Pierre à Jean-Louis, de l’Acadien Calixte Duguay. «C’est une pièce que mon père chantait quand j’étais petite, et je l’ai souvent faite en spectacle, raconte-t-elle. Je trouve ça l’fun de reprendre des chansons comme ça et de les faire connaître au public québécois, tout en permettant aux gens de mon coin de la redécouvrir. Les gens m’en parlent souvent, en mentionnant que ça les fait penser à Évangéline.»
Pour Annie Blanchard, il est clair que c’est cette dernière pièce qui a lancé sa carrière. Elle éprouve donc un attachement particulier envers elle. «Étrangement, on ne me parle pas souvent de Star Académie, avoue-t-elle. Les gens ont même un peu oublié que j’ai participé à l’émission! C’est plutôt l’étiquette d’Évangéline qui a collé.» Annie Blanchard a fait appel à de nombreux artistes (Steve Marin, Mathieu Provençal, Paul Daraîche…) pour signer les paroles et la musique de Marcher vers le Nord.
«Ça fait un bon deux ans que je ramasse du matériel, dit-elle. Les gens qui ont écrit mes chansons sont plus que des auteurs-compositeurs, ce sont des amis qui me connaissent bien et qui m’ont composé des chansons sur mesure. Je pense donc que même si beaucoup de monde a écrit pour l’album, il y a une ligne directrice. Les chansons sont toutes très près de moi et de ce dont je voulais parler.»
La jeune femme se considère d’abord et avant tout comme une interprète. «J’ai beaucoup de plaisir à chanter les mots des autres, à faire miennes leurs chansons, mais aussi à parler avec les auteurs, à partager ma vision avec eux, explique-t-elle. Mais c’est sûr qu’éventuellement je voudrais inclure plus de mes propres compositions.» L’artiste a d’ailleurs déjà commencé à le faire sur Marcher vers le Nord, avec le titre Quand je reviendrai. «J’ai participé à la musique et j’ai écrit le texte, dit Annie Blanchard. Cette chanson-là, je la sentais prête, j’étais assez en confiance pour la faire entendre. J’en ai d’autres, mais elles ne sont pas terminées… Je suis en train d’évoluer tranquillement vers le monde des auteurs-compositeurs!»
Si elle admire beaucoup les artistes qui composent leurs propres chansons, Annie Blanchard ne se sent pas forcément prête à faire un album complet à partir de son propre matériel. «Ce n’est pas facile pour moi, admet-elle. Quand tu composes, ce sont tes mots que tu chantes, et ça prend beaucoup de courage. Tu te demandes toujours si c’est correct. Mais c’est quelque chose que j’aimerais apprivoiser, et j’espère avoir plus de chansons de moi sur mes prochains albums.»
C’est précisément dans cette optique qu’elle a choisi Réjean Bouchard pour assurer la réalisation de l’album. «Je voulais travailler avec un musicien, et j’aimais beaucoup ce qu’il avait fait avec Laurence Jalbert et Chloé Sainte-Marie. C’est lui qui joue de presque tous les instruments sur le disque. Il m’a laissé beaucoup de place en studio et il m’a fait participer à toutes les étapes de la création», note-t-elle. À l’aube du lancement, Annie Blanchard est sereine. «J’ai l’impression d’avoir plus d’outils cette fois-ci, note-t-elle. Je suis fière du résultat. Il y a une belle évolution du premier au deuxième album. Marcher vers le Nord démontre mon côté plus assumé en tant que chanteuse, en tant que femme.»
Si la nervosité se fait tout de même sentir, elle assure que c’en est une différente de la première fois. «Cette fois-ci, je suis beaucoup plus en contrôle, souligne-t-elle. Je suis plus en confiance.»
Marcher vers le Nord
En magasin dès mardi