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Un 10e Festif! sans fausse note

Philippe B sur scène. Photo: Francis Gagnon/Collaboration spéciale

Le FOMO – comme dans «Fear of Missing Out», comme dans «peur de manquer quelque chose» – est à son comble au Festif! de Baie-Saint-Paul, tant il y a de spectacles intéressants simultanément. Pour en profiter au maximum, il faut accepter de faire une croix sur certains concerts-événements. C’est d’autant plus vrai dans notre cas, étant arrivée sur place 24 heures après le début des festivités. Retour en cinq temps sur cette édition anniversaire.

Combattre la canicule

Jay Kearney\Collaboration spéciale

Chouette nouveauté en cette 10e édition du Festif!, devenu un incontournable du circuit festivalier hors des grands centres : la scène flottante. Quelle bonne idée d’avoir installé une petite scène au milieu de la rivière du Gouffre, en plein cœur de la ville, permettant d’apprécier des shows dans l’eau, à bord de pneumatiques ou de kayaks. Après Bleu Jeans Bleu vendredi, Jérôme 50 y a interprété samedi ses chansons de camp de jour revisitées – oubliez «Je m’en vais chasser le lion», chantez plutôt : «Je m’en vais porter mon CV» – et quelques morceaux de son album La hiérarchill. Rien de plus chill, en effet.

Après une journée sous un soleil de plomb, quoi de mieux qu’une pause dans une salle climatisée? C’est là qu’on a apprécié la voix et les sympathiques anecdotes de la souriante Stéphanie Boulay vendredi. Généreuse, la «moitié blonde» des Sœurs Boulay a interprété avec ses deux musiciens – arrivés sur scène vêtus de robes de chambre! – les chansons de son album joliment nommé Ce que je te donne ne disparaît pas. Ce qu’elle nous a donné ne s’effacera pas de nos mémoires de sitôt. Dans la même salle le lendemain, dans un tout autre registre, l’opéra rock psychédélique des Hôtesses d’Hilaire nous a conquis par son audace et sa singularité.

Charlevoix à l’honneur

Jay Kearney/Collaboration spéciale

Charlevoix a inspiré plusieurs artistes au fil du temps, dont le cinéaste Pierre Perrault, qui y a réalisé sa mythique trilogie de documentaires sur l’Isle-aux-Coudres. À leur tour, des musiciens insufflent le charme de cette région dans leur œuvre. C’est le cas de Philémon Cimon, dont le plus récent album, Pays, rend hommage à son coin de pays. Il en a livré quelques chansons lors d’une performance-surprise à la guitare, accompagné de Pomme, devant un public captif, assis dans la cour de Johanne, une résidante de Baie-Saint-Paul. Vêtu d’un t-shirt de Pour la suite du monde, l’auteur-compositeur-interprète était ravi de présenter son «show sur Charlevoix, dans Charlevoix» pour la première fois.

Tire le Coyote s’est lui aussi inspiré de la trilogie de l’Isle-aux-Coudres, notamment pour sa chanson Le fantôme du Ste-Berthe, qu’il a interprétée lors d’un généreux concert au bout du quai de Baie-Saint-Paul, avec ladite île en arrière-plan, dans un décor enchanteur. La douce brise du fleuve dans les cheveux, on n’aurait pas pu demander mieux. Lui non plus : «Merci, vous avez été magnifiques, c’était le fun au bout!»

Punk, alcool et… poudre

Caroline Perron/Collaboration spéciale

Deux groupes punk étaient attendus de pied ferme par leurs fans à Baie-Saint-Paul vendredi. Tout d’abord, la troupe new-yorkaise sans frontières Gogol Bordello, qui a fait un détour par Charlevoix entre deux concerts en Europe. Énergiques, les musiciens ont joyeusement foutu le bordel sur la plus grande scène avec leurs chansons gypsy punk.

Tandis que leur chanteur répétait vigoureusement le mot «alcool» dans son micro, quelques minutes plus tard, c’est au son du légendaire refrain «J’faiiis d’laaa pouuudre» qu’a démarré le spectacle des Vulgaires Machins sur la scène voisine. L’emblématique groupe punk québécois s’est réuni pour une deuxième fois cet été après une absence de six ans. «Il y a une couple d’années, on a eu envie de sortir le punk de nos vies, a lancé le chanteur Guillaume Beauregard devant une horde de fans qui s’étaient visiblement ennuyés d’eux. Mais on se réveille six ans plus tard et on réalise qu’on est encore en criss.»

Entre découvertes et vétérans

La programmation diversifiée du Festif! offre une superbe vitrine tant aux artistes indépendants qu’aux plus établis. On a profité du passage de FET.NAT sur la conviviale scène du Pantoum pour découvrir sa musique expérimentale aux accents de jazz, d’électro et de punk. L’énergique groupe, tout récemment nommé sur la courte liste du prix Polaris, sait faire lever une foule.

À défaut d’apprivoiser les chats sauvages, Marjo est passée maître dans l’art d’animer son public. Après avoir offert deux heures plus tôt un spectacle surprise debout dans une décapotable en compagnie de Dumas et de Sarahmée, l’infatigable rockeuse a chanté, sauté et dansé avec intensité d’un bout à l’autre de la scène principale.

Tout juste après, Les Trois Accords ont été à la hauteur de nos attentes enchainant les chansons les plus accrocheuses de leur répertoire dans une performance qui a filé beaucoup trop vite. Fidèle à sa belle folie, le groupe accompagné sur scène de la percussionniste Mélissa Lavergne, a dédié la chanson Pièce de viande à «tous ceux qui ont un prénom». Irrésistible.

Pauline à la ferme

Voilà comment Philippe B a baptisé sa performance à l’aube, puisque c’est en famille, avec sa petite Pauline de cinq mois, que le chanteur s’est rendu à Baie-Saint-Paul pour ce spectacle donné à 4 h 45 du matin dans le champ derrière l’hôtel Le Germain.

«Ça fait cinq mois que ma job à temps plein c’est endormir quelqu’un, alors ne vous gênez pas pour piquer un somme.»

Philippe B, chanteur et nouveau papa lors de sa performance au lever du soleil

Seul à la guitare, il a interprété ses berceuses, choisies à la fois pour apaiser les fêtards éméchés et réveiller le public qui venait de se lever. Un moment contemplatif et surréaliste, entre la nuit et le jour, entre le sommeil et l’éveil.

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