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Qui décrochera le prix Goncourt?

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La malheureuse du prix Goncourt Amélie Nothomb est finaliste pour le Goncourt des lycéens. Photo: JOEL SAGET/AFP

Quatre écrivains qui enchaînent les succès de librairie depuis une trentaine d’années, dont la Belge Amélie Nothomb, sont en lice pour décrocher lundi le prix Goncourt, le plus prestigieux et convoité des prix littéraires du monde francophone.

Le verdict sera annoncé au restaurant Drouant à Paris vers 13h00, heure locale, qui rouvrira pour l’occasion après plusieurs semaines de travaux de rénovation. Le prix Renaudot sera proclamé dans la foulée.

Outre la romancière aux chapeaux extravagants, le dernier carré du Goncourt est composé de Jean-Luc Coatalem, Jean-Paul Dubois et Olivier Rolin.

Troisième tentative

Amélie Nothomb, 53 ans, est en lice pour Soif (Albin Michel), un roman déjà best-seller (avec près de 150 000 exemplaires vendus) dans lequel elle se met dans la peau de Jésus avant la crucifixion. C’est la troisième fois (après 1999 et 2007) que la romancière se retrouve dans la sélection du Goncourt.

Jean-Luc Coatalem, 60 ans, a été retenu pour La part du fils (Stock), un récit dans lequel l’écrivain-voyageur mène une enquête sur la disparition de son grand-père mort dans un camp de concentration. Jean-Luc Coatalem est également en course pour le Renaudot.

Jean-Paul Dubois, 69 ans, est en lice pour Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, roman bouleversant et nostalgique sur le bonheur perdu et le doyen Olivier Rolin, 72 ans, a été sélectionné pour Extérieur monde (Gallimard), objet inclassable, sorte d’anti-mémoires ou livre de voyages des innombrables voyages de l’auteur.

Comme chaque année, le magazine professionnel Livres Hebdo a interrogé 16 journalistes littéraires, dont celui de l’AFP, pour recueillir leur pronostic.

Les journalistes sont partagés. Ils sont aussi nombreux à prévoir l’attribution du prix à Amélie Nothomb qu’à Jean-Paul Dubois. À la question, qui mériterait le Goncourt? ils préféreraient toutefois voir Jean-Paul Dubois couronné.

À huis clos

Mais seuls les dix membres du jury présidé par Bernard Pivot décident. Interrogé dimanche sur RTL, l’ancien animateur d’Apostrophes a assuré qu’il était déjà «certain de l’identité du gagnant ou de la gagnante». «Je peux me tromper…», a-t-il toutefois tempéré.

Les membres du jury se retrouveront à huis clos à partir de 11h30. Derniers arguments, dernières discussions avant de passer au vote qui est oral. «C’est bien que nous ayons la fierté du nom que nous avons choisi», souligne Bernard Pivot.

Cet été, dans une chronique du Journal du dimanche, Bernard Pivot avait salué le «roman ambitieux, original, âpre, dur, philosophique» d’Amélie Nothomb. Il avait également défendu dans une autre chronique le livre de Jean-Paul Dubois en louant un roman «original, captivant de bout en bout, puissant, émouvant…».

Le lauréat touchera un chèque symbolique de… 10 euros. Mais l’impact du prix est incommensurable.

Le lauréat va récolter «une gloire certaine mais surtout, souligne Bernard Pivot, il va gagner beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent».

«Il va toucher 15% sur le prix de vente de son roman. Quand il se vend à 500 000 exemplaires, faites le compte…», explique-t-il.

La légende

Le prix Goncourt reste le prix littéraire le plus prescripteur pour les ventes de roman. Selon une étude de l’institut GfK pour le magazine Livres Hebdo, sur la période 2014-2018, un prix Goncourt s’écoule en moyenne à 367 100 exemplaires, devant le Goncourt des lycéens (314 000 exemplaires) et le Renaudot (219 800 exemplaires).

Derrière, le prix du roman Fnac prend de l’importance (171 300 exemplaires), devançant les quatre autres grands prix d’automne: Académie française (116 300 exemplaires), Femina (85 500), Interallié (46 900) et Médicis (34 600).

Quel que soit le nom de l’écrivain qui succèdera à Nicolas Mathieu, on peut s’attendre à une énorme bousculade devant Drouant. «Ça fait partie de la légende», s’amuse Bernard Pivot. Lors d’une remise de prix, Pierre Assouline, un des dix jurés du Goncourt, avait couvert sa tête d’un casque. «Parfois, on reçoit des coups de caméras sur la tête mais ce n’est pas grave», confirme Bernard Pivot.

«Chez nous c’est la bousculade, c’est la vie effervescente autour du roman qui est couronné, autour de l’auteur qui est happé, rejeté, repris… C’est formidable!».

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