«Midway»: combats de longue haleine
Roland Emmerich s’embarque dans un nouveau projet d’envergure avec Midway, qui raconte une bataille épique ayant lieu dans l’océan Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale.
«Je rêve de faire ce film depuis plus de 20 ans, confie au bout du fil l’expérimenté cinéaste allemand. À l’époque, j’avais un deal signé avec Columbia Pictures, une filiale de Sony Pictures. Mais lorsque c’est devenu clair que ça allait coûter plus de 100 M$, les Japonais, qui avaient quand même perdu cette bataille, ont dit non.»
Les films se sont succédés et le père de l’énorme succès Independence Day a finalement pu réaliser son rêve. Pas question cependant d’offrir un remake du long métrage du même titre qui a vu le jour en 1976 ou une variation sur le Pearl Harbor de Michael Bay.
«Ce film porte sur les six mois qui se sont passés entre l’attaque de Pearl Harbor et celle sur Midway, explique celui qui œuvre à Hollywood depuis près de trois décennies. Ça montre les côtés américain et japonais. Il n’y a pas de gagnants et de perdants, car les pertes furent nombreuses des deux côtés.»
Reconnu pour ses immenses productions pleines d’action et d’effets spéciaux, Roland Emmerich a peut-être plus que quiconque le secret de ce type de spectacle à grand déploiement, comme en fait foi son travail sur The Patriot, 2012 et White House Down.
«Ça n’a pas empêché que Midway soit sûrement le projet le plus complexe de toute ma carrière, expose celui qui s’est fait un nom avec Stargate. Rien n’existait, tout devait être créé, que ce soit les bateaux, les avions, etc. Les experts et les recherches se sont succédé.»
Fidèle à ses habitudes, le réalisateur a tourné à Montréal («L’équipe technique est si talentueuse. Je me sens comme chez moi dans cette ville que j’aime tant.»). Il compte d’ailleurs y revenir l’année prochaine pour Moonfall, une superproduction de science-fiction dans laquelle la Lune s’apprête à tomber sur la Terre!
«Lorsque tu fais un film comme Midway, tu as de sérieuses responsabilités. Ce sont des personnes réelles, tout ce qu’on montre est véritablement arrivé. Il fallait rendre justice à l’Histoire.»
Roland Emmerich, réalisateur et scénariste
Alors que ses longs métrages ont rapporté plus de 3 G$ au box-office, les critiques n’ont jamais été tendres envers ses créations, que ce soit Godzilla (la version de 1998), 10,000 BC ou Stonewall.
«Je n’ai jamais compris pourquoi ça arrivait toujours à moi, lance-t-il calmement. Quand j’ai fait The Day After
Tomorrow, j’ai eu quelques-unes de mes pires critiques. Pourtant c’est un film en avance sur son temps, sur la crise environnementale. Les films ont une vie très, très longue. Chaque fois que tu ouvres la télévision, il y a presque
toujours un de mes films qui joue. Ça doit vouloir dire quelque chose. Mes films sont probablement meilleurs que ce que certaines personnes peuvent penser.»