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Sir Pathétik: le public avant tout

Jessica Émond-Ferrat - Métro

Le monde vieillit. Après 10 ans de carrière, le rappeur trifluvien Sir Pathétik s’en rend bien compte. «Ce sont généralement les plus jeunes qui s’intéressent à ma musique, et au rap en général, mais maintenant, j’essaie de pousser ça un peu plus loin, de rejoindre un plus large public : le père, la mère, le grand frère du jeune qui écoute mon disque, explique-t-il. Forcément, comme je vieillis, mes observations ne sont plus les mêmes, et mon public vieillit aussi.»

Sir Pathétik a toujours été très proche de ses fans, et il l’est peut-être plus que jamais avec son tout nouvel album, 10ième round. «Ce sont eux qui m’ont sorti de la rue, et sans eux, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui, déclare-t-il en entrevue. J’ai toujours de bonnes discussions avec eux.» C’est à la suite d’une de ces discussions, d’ailleurs, que la chanson Depuis hier est née.

«Un jour, je suis parti à Montréal, j’ai rencontré un itinérant qui vivait dans la rue depuis 22 ans, et je l’ai invité à prendre une bière, raconte le rappeur. On a jasé, il m’a raconté son histoire, et c’est à partir de ça que j’ai écrit ma chanson. Je crois beaucoup au karma, à la loi du retour, et c’est pourquoi je trouve que c’est important d’être sensible à ce genre de situation.» Dans le but de traiter de sujets qui toucheraient son public («Après 10 ans à faire des disques, ce n’est pas toujours évident de trouver des sujets qu’on n’a encore jamais abordés», note-t-il), l’artiste a sollicité l’avis de ses fans sur Facebook, ce qui a inspiré une autre chanson, Gravé dans ma mémoire.

«Cette pièce parle des dangers de l’alcool au volant, parce que c’est quelque chose qui revenait souvent, des jeunes qui me racontaient l’histoire de gars de leur gang qui avaient été impliqués dans des accidents causés par l’alcool.  Je ne suis pas le genre de rappeur qui n’aime parler que de soi. J’ai besoin qu’il y ait un sens à ce que je fais.»

Divers horizons
Même s’il évolue dans le monde du rap, Sir Pathétik aime se permettre des incursions dans d’autres univers musicaux. C’est encore plus vrai sur 10ième round, dont la plupart des pièces ont été réalisées avec la collaboration d’invités, certains issus du monde du hip-hop (Billy Nova, Buzzy Bwoy &?Ruffneck) et d’autres venant d’horizons différents, comme David Jalbert et Marie-Chantal Toupin.

«J’avais écrit une chanson pour Marie-Chantal Toupin dans le cadre d’un concert pour la Maison de thérapie Carignan, dit le rappeur. Ça avait tellement bien cliqué qu’on a décidé de collaborer sur ce disque.» Sir Pathétik l’affirme haut et fort : il déteste «faire comme tout le monde». «On peut entendre de vrais musiciens sur mon album et pas seulement des échantillonnages, souligne-t-il. Et je ne suis pas égoïste de ma musique; c’est pourquoi j’aime collaborer avec des artistes d’univers complètement différents du mien.»

10ième round

En magasin dès mardi
Lancement mercredi soir au Underdog Boxing Gym

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