Soutenez

Suuns replonge dans le futur

Photo: Joseph Yarmush

Avec Images du futur, second album signé Suuns, le quatuor continue de s’imposer comme un des groupes phare de la scène montréalaise. Discussion avec le bassiste et guitariste Joseph Yarmush.

Dès les toutes premières notes du disque, et incidemment de la pièce Powers of Ten, on se trouve assez brutalement – mais plaisamment! – immergé dans votre univers. C’était votre mot d’ordre : pas d’introduction douce, allons droit au but?
Oui! Finissons-en tout de suite! (Rires) En fait, ça nous permettait de dire à l’auditeur : si vous êtes interpellé d’emblée, vous apprécierez sûrement le reste. Et si la chanson vous rebute, vous n’aimerez probablement pas la suite! Je suis content qu’on commence en force comme ça, avec autant de bruit. Ça représente bien notre état d’esprit. Et puis, ça donne une grande dose d’énergie à l’ensemble du disque.

Ces Images du futur ont un côté psychédélique, comme les chœurs sur Minor Work, par exemple. Un effet que vous cherchiez dès le départ?
En fait, ce qu’on cherchait surtout, c’est de faire évoluer notre son. Et je trouve que nos compositions ont beaucoup évolué depuis notre premier disque [Zeroes QC]. La dernière fois que je l’ai écouté, cet album, je l’ai même trouvé… bizarre. (Rires) J’avais l’impression que nous jouions dans la précipitation. Cette fois, nous étions plus calmes et beaucoup plus concentrés sur la structure des pièces et sur les arrangements. Pour ce qui est de la touche psychédélique, c’est une idée un peu abstraite pour moi, mais si c’est l’impression qu’on donne, j’aime ça!

Vous semblez avoir mis encore plus de textures dans ces pièces…
Oui, on a doublé plusieurs choses! Par exemple, il y a des moments où on joue exactement la même partition à la basse et au clavier. Mais notre but premier, en tant que groupe, ç’a toujours été d’être vraiment bon sur scène. C’est pourquoi on n’en met jamais plus sur disque que ce qu’on peut reproduire en concert. Donc, oui, notre son est davantage texturé, mais on a aussi fait attention de ne pas exagérer et de donner au tout une touche aussi live que possible.

Vous avez enregistré en live d’ailleurs.
La grande majorité du disque, oui. Particulièrement les chansons rock. On essaye de procéder ainsi le plus souvent possible. Parce que A, ça sauve du temps, et B, ça permet à notre énergie d’imprégner le disque.

Vous terminez l’album sur le titre Music Won’t Save You, la musique ne vous sauvera pas. Un constat? Un clin d’œil ironique?
Je ne sais pas si c’est ironique… peut-être que oui. Juste un peu. En fait, je crois que, de nos jours, les gens mettent beaucoup l’accent sur la musique, et beaucoup d’instants de nos vies sont rythmés par elle. Reste que les groupes et les chansons vont et viennent si vite! Peut-être que la meilleure façon d’y réagir, c’est simplement de se détendre et de prendre ces choses un peu moins au sérieux.

Le fait que les groupes vont et viennent si rapidement, comme vous dites, ça vous inquiète parfois?
Oui. Je sais que faire des tournées, lancer des albums et être écouté, ça n’arrive pas à tout le monde. On ne tient donc jamais ces choses pour acquises et on travaille vraiment fort.

Les mots de Ben [Shemie, chanteur et guitariste] sont davantage mis en avant sur Images du futur. Vous souhaitiez lui laisser davantage de place?
Oui, et je pense que le résultat est probant. Ben n’avait jamais chanté avant Suuns. C’est un talent qu’il a développé de façon naturelle. Après tous les concerts qu’on a donnés, il est plus à l’aise avec l’écriture, l’interprétation, et il chante mieux, tout simplement. Et c’est ça que les gens veulent entendre! Plus de mots! Surtout qu’on utilise beaucoup de répétitions. Si on avait composé 10 chansons dont on ne comprend rien aux paroles, je pense que les gens auraient paniqué! (Rires)

Vous aimez faire paniquer les auditeurs un peu? Juste un peu?
Oui! On adore rendre les gens inconfortables et les plonger dans un état différent que celui dans lequel ils se retrouvent quand ils écoutent d’autres groupes. On instaure souvent un climat d’étrangeté dont, personnellement, je suis fan!

Images du futur
Présentement en magasin
En spectacle avec We Are Wolves à la salle André-Mathieu
Mardi à 20 h

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.